Période précédente :



* Période Yayoi

Période Kofun (古墳時代)



:!: En cours de rédaction ! (23 sept. 2009)

Cette partie de l'histoire japonais s'étend d'à peu près 300 à 538 ap. JC (elle se superpose à Yayoi). C'est celle-ci qui verra l'émergence de l'État de Yamato, qui deviendra l'état japonais par la suite.

Depuis la fin du règne de Himiko jusqu'au règne de Suiko (592), tout est très flou : à cause de l'absence de textes japonais (ceux relatant cette période sont largement postérieurs -Kojiki, Nihon Shoki), les hypothèses se basent surtout sur des travaux archéologiques et quelques écrits chinois ou coréens. Ajoutons à cela que l'origine de l'état japonais étant un sujet très sensible, on comprendra que cette période obscure aie vu apparaître toute sorte de théories.

Théorie des cavaliers venus du continent



Certains historiens pensent que l'émergence de l'état centralisé du Yamato est lié à la colonisation de l'archipel par des cavaliers venus de Corée, comme Egami Namio qui l'expliqua en 1948 (pour lui, l'empereur Sujin était un coréen). L'auteur se base sur 1)la soudaine abondance de matériel équestre dans les tombes et de représentation de chevaux dans l'art japonais et 2)la ressemble entre les nouveaux tumulus japonais et Coréens. Cette théorie est politiquement très sensible. Elle est, actuellement, considérée comme fausse par beaucoup (lire W. Ewards et E.Kidder). Egami martela jusqu'à sa mort en 2002 que l'ouverture des tombes des premiers empereurs japonais prouverait sa théorie, ce que l'agence impériale a interdit. Débat instructif sur le sujet (anglais).


On défini donc la période Kofun par son nouveau mode de sépulture et non par un évènement précis.

Anciens tertres



A la fin de la période Yayoi apparaissent tout d'abord des tombes de plus en plus imposantes (les tertres "pré kofun" sont nommées "funkyuu-bo" (墳丘墓)), qui vont encore gagner en taille, prendre le nom de "Kofun" et donner leur nom à la période. Les kofun sont d'impressionnants tumulus (parfois plus de 200 mètres de long), contenant des miroirs, armes en fer, bijoux etc. Leur forme est caractéristique, combinant la plupart du temps une partie basse carrée et une partie supérieure arrondie (aspect "trou de serrure" -前方後円, zempō kōen).
On en trouve également des ronds (円墳, empun), rectangulaires (前方後方, zempō-kōhō) ou carrés (方墳, hōfun).

Ces tertres étaient décorés de petites pierres blanches et de cylindres rouges (haniwa, 埴輪) servant sûrement de récipients à offrandes, qui se complexifièrent avec le temps et devinrent des représentations d'objets, d'animaux (chevaux) ou de personnages.

Les cercueils sont tout d'abord en bois, puis en pierre (grâce à la démocratisation du fer permettant la taille) vers le milieu de la période. Cette période moyenne est dominée par le Kofun de l'empereur Nintoku. Des statues de pierres font leur apparition en plus des haniwas, ainsi que des poteries plus complexes (sueki). La fin de la période est marqué par des tombes décorées de fresques, la disparitions des haniwa dans le kinai (mais ils sont encore très prisés dans l'est), puis la disparition des tombes en trous de serrure au même moment dans tout le pays.

D'après les spécialistes des sépultures, ce genre d'énorme tombe est construite pour des dirigeants morts dans des états émergeant où la passation de pouvoir est héréditaire. On trouve des tumulus semblables en Chine durant la période -721 à -481 avant J.C. (Période des Printemps et des Automnes), ainsi qu'en Corée à l'époque Kofun, pour l'enterrement des rois des 3 royaumes. Ceux de Paekche et Silla sont assez proches de ceux du Japon.


Kofun d'Andonyama (mt Miwa), nommé "tombe de l'empereur Sujin"

Dans la région du Yamato, au sud-est de la plaine Nara près de la montagne sacrée de Miwa a été retrouvé 6 Kofun exceptionnellement grands (deux fois plus grands que n'importe quel tumulus en Corée). Ils semblent avoir été construits l'un après l'autre, et étant dans une zone proche, on suppose qu'ils sont les tombes des premiers dirigeants du Yamato. Certaines découvertes récentes laissent croire que l'une de ces tombes serait celle de Himiko (celle d'hashihaka, présente dans "la légende de la princesse Yamato Totohi momoso" ((http://www.discoveryon.info/2009/05/tomb-of-queen-himiko-discovered.html))), mais interdiction de la fouiller. C'est au mont Miwa que se trouve l'un des plus vieux (le plus vieux ?) sanctuaires Shinto du japon : le sanctuaire d'Ōmiwa. On pense que la naissance de l'état de Yamato est intimement lié au culte shinto afin de renforcer les pouvoirs des dirigeants.

D'après le Nihon Shoki, Sujin était un dirigeant devenu très dévot après que des catastrophes naturelles eurent touchées son royaume. Il est également écrit qu'il leva une armée, écrasa des révoltes et ses ennemis. Aucun empereur avant lui n'est autant cité dans le Nihon Shoki, si ce n'est le tout premier.

Après le milieu du 4e siècle, les rois sont enterrés de le nord ouest de l'actuelle Nara (tombe de Jingu et tombe de Suinin), puis vers Osaka (on y trouvera le Kofun de Nintoku, le plus gros du japon, 488 m de long).


Techniques



C'est également à cette époque que le fer entre majoritairement en usage, tant dans les outils que les armes, quand la maitrise des 2000° demandés pour la fabrication du fer fut atteint grâce à des fours montant construits à flanc de colline d'inspiration coréennes. Ces hautes températures permettent l'apparition de poterie glacée (sueki) et non plus poreuse. C'est sans doute à cette période qu'apparu le tour de potier.

La démocratisation du fer entraina la constructions de systèmes d'irrigation et d'étangs artificiels beaucoup plus complexes. On développe également les techniques de drainage, pour mettre en valeur les marécages (plaine de Kawachi). Ces grands travaux nécessitaient une bonne organisation sociale. Les premiers écrits japonais parlent des créations d'étangs comme des faits marquants d'un règne.

L'élevage de chevaux et de bovins se développe également, ainsi que la cavalerie. L'épée de fer devient l'arme par excellence, remplaçant l'arc, et devient symbole de la faille impériale. Les armures utilisent des plaques de métal noués sur du cuir.

Écriture connue : découverte d'épées gravées de caractères chinois (dont certains sont utilisés pour leurs prononciation en japonais) à Edafunayama et Inariyama.

Relations avec le continent



La Chine divisée en 262

La Chine est morcelée après la chute des Han. Les peuples situés à sa périphérie en profitent pour s'émanciper : en Corée se développent Koguryou (Koukuri en japonais -高句麗) au nord-est, Paekche (Kudara -百済) au sud-ouest de la pointe Coréenne, et Silla (Shiragi -新羅) à son sud est. Ces trois royaumes sont en conflits quasi-permanents et cherchent logiquement l'alliance de leurs voisins Chinois ou Japonais, dans le cas de Paekche.

Les royaumes de Corée à l'époque Kofun

Au centre de Paekche et Silla se trouve la confédération de Kaya (伽耶, dit "Mimana" 任那 ((Différence entre les deux selon certains, voir : page sur mimana http://ja.wikipedia.org/wiki/%E4%BB%BB%E9%82%A3 et page sur Kaya http://ja.wikipedia.org/wiki/%E4%BC%BD%E8%80%B6))). D'après le Nihon Shoki, Kaya était un protectorat japonais durant toute la période Yamato. Cette théorie semble difficile à croire, le Japon n'étant certainement pas assez organisé à l'époque. Un article de l'International Journal of Korean History sur la question.

Durant la période Kofun, l'état du Yamato se considère comme un vassal de la Chine : les rois y enverront des ambassades pour légitimer leur pouvoir (voir chronologie).

Organisation de l'état



C'est à cette époque que sont nés les "uji" (氏), des grands clans liés à la cour. On ne sait pas grand chose d'eux. On suppose qu'il s'agissait à la base de communautés de fermiers qui se seraient regroupés pour faire les grands travaux nécessaires à la culture du riz et pour prier les dieux. Il s'agit certainement de la manière dont est né l'état du Yamato : une communauté qui aurait dominé les autres, les aurait transformé en vassaux, puis aurait imposé son dieu au dessus de celui des autres communautés ((CHoJ 1, P135)).

La taille des sépultures des empereurs du Yamato indiquent sans contestation possible une réelle organisation et domination, mais il est à noter qu'on trouve des sépulture de grandes familles de taille équivalente, ce qui indiquerait que ces dernières aurait eu une plus grande vis à vis de la cour que le disent le Nihon Shoki et le Kojiki.

L'état du Yamato distribuait des titres héréditaires (kabane) aux clans dont l'ordre d'importance était : oomi, omi (clans descendant de la lignée impériale, seul les omi pouvaient fournir des épouses à l'empereur) > oomuraji > muraji > kimi > miyatsuko > atai > wake((DHDJ, p 35)).

Certains de ces clans semblaient avoir une fonction spécifique comme les Mononobe pour les choses militaires ou encore les Nakatomi pour les choses religieuses.

En plus de ces clans se sont constitué des groupes de spécialistes (forgerons, tisserands, potiers, gardien, approvisionneurs en eau) appelés tout d'abord tomo puis be (部, origine peut être coréenne). Ces be seront dirigés par des chefs (tomo no miyatsuko) provenant des clans, d'autres (koshiro ?) seront dirigés par le souverain ou d'autres encore (minashiro ?) directement par des membres de la famille impériale.

La cour créa également des centres de production et de stockage dans les provinces (miyake) administrés par des "kuni no miyatsuko".

Chronologie




220


* Effondrement des Han, dés-unification de la Chine. Les peuples situés en périphérie en tirent partie.



313


* La colonie chinoise de Lo Lang est détruite par Koguryou, premier des trois états indépendants à émerger de Corée. Possible exode des Chinois défaits vers le Japon.




317


* Effondrement de la dynastie des Jin de l'ouest, en Chine.



356


* Émergence du royaume coréen de Silla.



369


* Une épée à 7 branches (??? -????????, avec une lame principale et 6 rameaux) est forgée par le roi de Paekche pour le souverain du Yamato. Une inscription y est gravée, qui reste obscure : certain y voient la soumission de Yamato à Paekche, d'autres l'inverse. Cette épée est mentionnée dans le Nihon Shoki, elle est actuellement dans le sanctuaire d'Isonokami.


371-372


* Invasion de Paekche dans Koguryou, meurtre du roi, mais Koguryou survit et se renforce en assimilant les techniques de gouvernances chinoises (Bouddhisme, Confucianisme, code penal / administratif), ce que fera également le Japon 2 siècles plus tard.


392

* Koguryou contre-attaque et inflige des dégats sévères à Paektche ((http://en.wikipedia.org/wiki/Gwanggaeto_the_Great_of_Goguryeo)).


397

* Paekche envoie son prince hériter au Japon comme otage afin de demander leur aide militaire.


399

* Possible attaque de Yamato contre Silla, qui demande l'aide de Koguryou...? Rien n'est moins sûr. ((http://www.encyclopedia.com/doc/1G2-3404703660.html))



413

* Le livre des Jin (dynastie au sud de la Chine) nous informe de la venue d'une ambassade japonaise.


414

* Érection d'un monument de pierre dans la Corée du Nord à la mémoire du roi Kwanggaet'o de Koguryou. On peut y lire, mais ceci est sujet à controverse, les louanges de la victoire du roi en 399 (391 ?) contre les invasions japonaises. Certaines historiens y lisent la victoire de Yamato, mais sont très contestés.


421

* D'après le livre des Song (dynastie successeur des Jin), le roi des Wa ("San" ?, désignant l'empereur Nintoku ou bien l'empereur Richu) leur envoie une ambassade. San se fait attribuer le titre de "Général pacificateur de l'est, roi des wa" (???????) par les Song.


427

* Fondation de Pyongyang par Koguyou.


438

* Mort de San, roi des Wa. Son jeune frère Chin ? (l'empereur Hanzei ou bien l'empereur Nintoku) envoie des cadeaux aux Song. L'empereur des Song (Wen) désigne Chin comme successeur de San en tant que roi et général pacificateur de l'ouest (toujours d'après le livre des Song).


443

* Sai ? (certainement l'empereur Ingyo en japonais), est désigné comme successeur à Chin par les Song.


461

* Le roi de Paekche envoie sa propore mère au Japon comme otage afin de demander leur aide militaire. Malheureusement, Yamato n'a pas la puissance militaire nécessaire.


462

* L'empereur Ankou ("Kou" en chinois, ?) envoie une embassade en Chine, chez les Song du Sud et devient à son tour "Général pacificateur de l'est, roi des wa". ((Dictionnaire historique du Japon, Volume 1 p1612))


462

* Mort de Ankou, Bu (?) sans doute l'empereur Yuryaku, est désigné comme son successeur par les Song.


512

* (?) Paekche demande à Yamato de lui céder des état de la confédération de Mimana. Ce dernier accepte et envoie même des troupes à Mimana pour aider passation de pouvoir. ((CHoJ 1, p146))


527


* Yamato envoie 60.000 hommes reconquérir des territoires gagnés par Silla, mais ces hommes seront finalement accaparés pour s'occuper du soulèvement d'Iwai.

* Rébellion d'Iwai, gouverneur de Tsukushi (nord de Kyuushuu), ne voulant pas se mêler des affaires de Corée ((CHoJ 1, p149)). Peut être soutenu par Silla. Ecrasé par Mononobe no Arakabi. Première rébellion dangereuse pour l'état de Yamato, qui le poussera à renforcer son pouvoir.


531

* Silla prend possession de Minama...? ((CHoJ 1, p153))

* Mort de l'empereur Keitai (????, 26).


531

* Soga no Iname, qui a marié deux de ses filles à Kimmei (qui donneront Youmei, Shushun et Suiko) devient Oomi.


Période suivante :



* Période Asuka