= Contes de Yamato =


Yamato monogatari

:!: Attention, critique personnelle.

Les "contes de Yamato" sont une succession de tanka de la seconde moitié du 10ème siècle, accompagnés d'une brève description de la situation. Malgré le fait qu'il s'agisse de poésie japonaise ancienne, les poèmes restent très compréhensibles, d'actualité et souvent drôles. En avançant dans le livre, on peut y découvrir des descriptions plus poussés (parfois sur plusieurs pages), rendant ce texte incroyablement moderne.

Quelques extraits :

Alors que Gen No Myoubu assistait aux cérémonies des salutations du nouvel an, le Prince Chef du censorat la vit et sur l'heure en fut follement épris. A la lettre qu'il lui adressa, elle répondit ceci :

Un cœur que soudain
Désir d'amour à troublé
Si j'en crois vos dires
Il m'est avis qu'il saura
Se consoler aussi vite.
Quel pouvait avoir été le poème du Prince ? Quoi qu'il en soit, il est oublié.


Un homme qui se fait rembarrer violemment, et on s'en souvient 10 siècles plus tard...

Après que Heichuu eut cessé de voir la dame du Kannin, quelques temps se passa et il la revit. Après quoi il lui envoya ce poème :

Bien paisiblement
Vous aurez dormi je gage
Moi je suis resté
Toute la nuit inondé
De rosée à me languir.

A quoi la femme, en retour :

De qui donc ainsi
Pouvez vous bien vous languir
Sous la rosée blanche
Ce n'est certes de moi vieille
Autant qu'Isonokami.


Deux poèmes d'Hikagi no go 檜垣の御, qui a terminé dans une misère extrème :


Comme au château du gouverneur général délégué, on la priait de chanter le feuillage rouge de l'automne :

Le brame du daim
Ah de quelle quantité
De teinture rouge
Doit-il être imprégné pour
Ainsi colorer les monts



Cette Hikagi no go se piquait de poésie ; des dilettantes s'étaient réunis et pour lui faire composer un second verset qui fut difficile, lui proposèrent ceci :

"Un daim qui se tient
Au beau milieu des eaux
De la vaste mer"
Et mise au défi de trouver un second verset :
"L'orée des monts à l'automne
Au fond de l'eau se reflète"
Voila ce qu'elle trouva.


C'est publié chez les Publications Orientalistes de France et traduit, comme d'habitude, par René Sieffert.