Editer= Histoire =



Ceci est une copie BRUTE des notes du cours magistral.

Ayant remarqué que je perdais trop souvent mes feuilles de cours, les notes sont désormais stockées ici avant d'être vérifiées puis intégrées au site.

Rien n'a été restructuré. Rien n'a encore été vérifié. Aucune date, aucun nom, aucune théorie... Il peut y avoir eu des erreurs de prise de note. L'enseignant peut avoir orienté ses cours selon ses visions idéologiques.




Notes prises dans le cours de Mr Dufourmont à destination des 2ème années de LC.

(1 - 13 octobre 2009)




A propos des examens : ce sera des questions au 1er semestre et une dissert au deuxième.

Bibliographie :
    \ \ Michel Vié, le Japon et le monde, Masson 1995
    \ \ Jean Marc Bonissan, le Japon après 1945

On aura aussi besoin de livres pour "apprendre comment faire des sciences historiques" :
    \ \ Antoine Prost, 12 leçons sur l'histoire
    \ \ Initiation aux sciences historiques
    \ \ La dissertation en histoire

L'histoire jusqu'en 45 était de l'histoire évènementielle, des évènements d'ordre politique dont les acteurs sont des grands personnages. Petit à petit, on s'est rendu compte que ce qu'on savait du passé dépasse largement l'histoire politique (par exemple, histoire économique, histoire sociale...On peut travailler avec des registres de naissance etc pour changer son point de vue et apprendre d'autres choses du passé). En l'occurrence dans ce cours on va surtout faire de l'histoire évènementielle.

Nous allons voir "L'histoire moderne". Le terme est directement repris de 近代 (きんだい), on l'utilise par convention pour l'époque après 1868 jusqu'en 1945. Pour l'époque moderne, on parle de 現代(げんだい). En 1868, les travaux historiques occidentaux voulaient montrer que seuls les blancs avaient pu atteindre la civilisation. Les japonais voulaient montrer qu'eux aussi avaient une histoire, une évolution, ce qui suppose une civilisation (jusqu'à récemment, par exemple, on disait que l'Inde n'avait jamais fait de progrès avant l'arrivé des blancs.)

Pourquoi ces deux dates ? 1868, c'est la fin des Tokugawas. 1945, c'est la fin du régime impérial. On utilise aussi souvent l'histoire impériale pour distinguer des sous groupes. Voici les ères impériales, il est important de les retenir, elles sont encore utilisées dans la vie quotidienne au Japon : 1)Meiji, 明治 (1868-1912).

Autrefois on changeait les ères selon des évènements extraordinaires (épidémie, inondation, souvent des catastrophes). Il existait alors plusieurs ères par empereurs. A partir de 1868, on décide qu'un empereur=une ère. Après sa mort, l'empereur prend le nom de l'ère dans laquelle il a régné. On utilise le terme tennou 天皇, pas son nom, pour parler de l'empereur vivant.

2)Taishou, 大正 (1912-1925). Santé très fragile et devenu fou à son accession au trône. 3)Shouwa, 昭和 (1925-1989). Ère de la paix éclairée. Notez que ce n'était pas vraiment le cas. 4)Heisei, 平成 (1989-).

On utilise ces ères quotidiennement au Japon. Par exemple, quand l'administration demande votre date de naissance, vous devez être capable de dire que vous êtes né telle année de telle ère.

Meiji était fort, Taisho plus démocratique, quand à Showa, on le divise souvent en deux parties, avant et après guerre : Japon en crise et expansion puis établissement démocratique et pouvoir économique. Heisei est l'ère de la fin de la croissance et de la "décennie perdue" (stagnation économique) (on pourrait presque parler de bi décennie maintenant).

En 1868 : Établissement d'un nouveau régime politique.

1889 : Établissement d'une constitution et d'une diète ; la base du régime impérial.

On considérait le pouvoir impérial comme une restauration (ishin, 維新). C'est paradoxal : un régime nouveau qui se réfère au passé. Pour comprendre ça, il faut connaître les circonstances de sa naissance.

En 1868, le pays était en guerre civile, guerre de Boushin (du nom de l'année dans le calendrier chinois), 1867-1868. 2 camps étaient opposés : une coalition de clans féodaux voulant remettre l'empereur au centre du pouvoir politique et le clan Tokugawa, qui a unifié le Japon politiquement pour la première fois. Cette domination du Shogun n'était cependant pas uniforme du fait des distances. Le Shogun accordera plus d'autonomie aux clans isolés. 2 de ces clans vont jouer un rôle important : A VERIFIER :!: ?choushuu? (???洲) et satsuma 薩摩, respectivement au sud de Honshuu et au sud de Kyuushuu, les deux plus à l'ouest, et les plus exposés à l'étranger. Satsuma va établir sa domination sur l'archipel ryuukyuu (okinawa).

A la même période, le Shogun décide de fermer le pays. La fermeture est relative, le japon a toujours des relations avec la Chine et la Corée ainsi que les Hollandais qui ont un quartier sur l'île de Dejima. A noter aussi que ce n'est pas une période où le Japon se ferme culturellement à l'Europe.

La 1ère mondialisation à lieu en 1492, les européens ouvrent les routes, relient les continents par la violence au nom de la conquête. Tout ça sera stoppé par les guerres inter-européennes. Au 19e siècle, les guerres vont se passer non plus en europe mais partout dans le monde. En 1840 les anglais lancent la guerre de l'opium qui permet d'établir la base de Hong Kong. La guerre de l'opium détruit le système de relation internationales dominé par la Chine. Tout ça s'effondre à cause des anglais, la Chine n'est plus un point de référence en Asie. Les européens avaient des armes à feu techniquement très supérieures à ceux des peuples colonisés. Les japonais étaient aussi fragiles que les autres, sauf que le Japon a un régime politique fort...qui est remis en cause au moment de l'arrivé des européens.

(2 - 20 octobre 2009)



Examen en 6e semaine, série de question.

La césure Meiji est pertinente car marque transition Tokugawaétat nation. Le terme restauration est un paradoxe modernité mais en usant du passé. Fin de Edo 幕末 (ばくまつ)=fin du Bakufu, dynastie des Tokugawas.

Pression intérieure et extérieure met à bas le régime Tokugawa. L'élément le plus déterminant est la pression extérieure même si elle sont liées l'une à l'autre.

1853 arrivée de navires de guerre tout en noir (くろぶね) venant des USA commandés par Matthew Perry, aborde les côtes jap à la baie d'Edo et remet une lettre de la part du président américain demandant l'ouverture du japon avec différentes clauses commerciales et judiciaires. L'escadre est en fait venue faire une démonstration de force (en tirant même un coup de semonce). Les bateaux à vapeurs (se déplaçant sans voiles) étaient très impressionnants à l'époque pour les japonais.

En réalité, cette date n'explique rien. Ce n'est pas une césure, c'est une étape : ce qui se passe en 1853 c'est l'aboutissement d'un processus qui a commencé au 16e siècle? La théorie de la fermeture à l'époque Edo est relativisée. La pression extérieure n'a jamais cessée.

16e siècle : arrivée Espagnols et Portugais au Japon. C'était une facette de la 1ère mondialisation, désignant l'ouverture de toutes les routes maritimes existantes permettant de relier plusieurs cultures entre elles sur toute la planête. Le monde commence à s'unifier. L'avancée technologique et culturelle de l'europe leur était déjà apparue au 16e siecle. Les espagnols voulaient dominer en premier lieu par la religion puis économiquement, politiquement etc. Les japonais l'ont compris dès le départ. La puissance des armes européennes représentait une menace et une chance. Danger/progrès.

L'arrivée des européens boulverse le monde des japonais pour qui "le monde" était la Chine et l'Inde. Le monde se révèle bien plus vaste que ce qu'ils imaginaient. Au 16e, c'est la première fois que les japonais se répandent dans toute l'Asie (Asie du SE). La Chine cesse d'être le pays du milieu, la référence suprême. A Edo, on voit surgir une réflexion intellectuelle prenant en compte tout ça pour forger l'identité nationale japonaise. La construction de l'État Nation du Japon n'a donc pas commencé à Meiji mais bien à Edo.

Le Japon a fermé ses relations avec les occidentaux sauf les Hollandais à Dejima. Les japonais vont se renseigner sur les européens par l'intermédiaire de ceux-ci. Répression contre les chrétiens japonais (qui va continuer même un peu après Meiji), le christianisme étant considéré comme une menace. Par rapport à la Chine, les penseurs japonais vont utiliser la pensée Chinoise pour la retourner contre la Chine elle même. Après la guerre de l'opium, la Chine perd sa gloire, mais elle l'avait déjà perdu au Japon. Les personnes critiquant la Chine sont ceux qui vont participer au lancement de Meiji. Ils opposent à la Chine l'identité japonaise, cf l'école des études nationales 国学 qui se développe au 18e siècle. Son représentant le plus connu est motoori norinaga 本居宣長, médecin ayant fait des recherches sur le manyoushuu (万葉集), le Kojiki 古事記 (son œuvre la plus connue est un commentaire du Kojiki, こじきでん,古事記伝).. Il fait un travail sur les anciens textes et va avancer l'idée d'une notion purement japonaise, se définissant de manière négative à l'esprit chinois, le wagokoro 和心, s'opposant à l'esprit chinois. A noter qu'eux même notez les concepts en kanas et utilisaient par exemple kannakara no michi à la place de shintou 神道. pour eux l'identité japonais est liée au shintou et elle est fortement liée à l'empereur. 2 idée de base après 1868.
A noter que le Shogun n'a jamais prétendu régner à la place de l'empereur, tout n'est pas aussi tranché que ce que disent les 国学者. Pourquoi n'a-t-il pas tout simplement évincé l'empereur ? Le shogun règne en servant l'empereur. C'est sa force et sa faiblesse : il peut se réclamer de la légitimité impériale mais il en dépend. Il possède 25% des terres, assez pour avoir la main mise sur le territoire mais pas assez pour le dominer complètement.

Les japonais gardent en vue que les inventions européennes sont plus avancées que les leurs. Parallèlement au 国学, ils vont lancer le蘭学 (らんがく). Ses membres vont traduire des oeuvres occidentales. L'acquisition et la découverte des oeuvres européennes ne date donc pas de Meiji mais de bien avant. Le Japon va donc assimiler tout ça mieux que les autres pays. 2 éléments pour contrer la colonisation : 1)état fort 2) ouverture aux sciences européennes.

Contre exemple : l'Inde (et presque tout les autres pays, finalement)., pas de force unie à opposer aux anglais. Ceux ci ont utilisé les indiens contre les indiens. Puis, ils n'ont pas cherché à comprendre les enjeux de la science européenne. Valable aussi pour la Chine des Ming pensant qu'elle est au centre du monde et n'a pas à apprendre des européens.

Au 16e siècle la colonisation religieuse est forte, portée par l'Espagne et le Portugal. Au 17e, portée par les hollandais et les français. Colonisation pas uniforme et pas continue. Il y a eu des "pauses" pendant les guerres européennes (napoléoniennes). En 1830 la colonisation reprend. Elle n'est pas préétablie par les gouvernements selon un plan. Exemple, la colonisation de l'Inde s'est faite par un particulier, la compagnie des Indes.

Panne de la colonisation au 18e, mais c'est pourtant là que les européens vont apparaitre sur les côtes japonaises. Les Russes arrivent près du Japon. Ils découvrent que les mers y sont riches en poisson. Les européens vont y chasser la baleine mais les japonais refusent toute assistance en cas de problème (ils refuseront toute requête à coup de canon).

Au 19e siecle les anglais conquièrent toute l'Inde puis la Birmanie. Les Français s'installent en Indochine (Vietnam, Cambodge, Laos), bref, les européens se rapprochent des japonais.

1808 : un navire britannique (Phaeton) envoyé au Japon s'attaque aux Hollandais, pays conquis par les Français. Le phaeton se fait passer pour bateau Hollandais, arrive à prendre des otages hollandais et bombarde Nagasaki pour avoir des vivres. Le port de Nagasaki était malheureusement vide de soldats, et le temps que d'autres arrivent, le port avait cédé aux demandes du bateau. Cet évènement renforce le Bakufu et le shogun est remis en cause. on attend de lui qu'il chasse les barbares.

1825 : on demande au Shogun un édit pour repousser les hollandais / européens. Ceux-ci sont désignés comme "barbares" car la Chine est le monde, et autour ce n'est rien. Les européens sont arrivés par la mer de Chine du sud, ils sont donc "les barbares du sud".南蛮 なんばん.
La guerre de l'opium va remettre en cause cette conception. Elle sert de prétexte aux anglais pour étendre le commerce de l'Inde en Chine (?). Conflit Chine/anglais, chinois écrasés, création d'une base anglaise à Hong Kong (à la même époque, ils font une base en malaisiesingapoure) fin du système tributaire international (note perso : euuuh ?). Suite à la défaite de la Chine, tout s'écroule, cela montre bien qu'un tout petit pays peut être plus puissant que l'immense Chine. Les penseurs japonais jugent que la CHine est un pays en décadence.

Avant Perry, Morrison a voulu ramener des pêcheurs japonais perdus en mer, il sera renvoyé à coup de canons. Décision de renforcer la baie d'Edo (1837 ?). Les penseurs réfléchissent à des moyens de prévenir l'arrivée des européens et garantir l'indépendance nationale佐久間象山 さくましょうざん veut renforcer les côtes en utilisant des technologies européennes. Il s'est formé à l'électricité. Il va aboutir à un slogan "esprit japonais, techniques occidentales" (東洋道徳、西洋芸術), transformation d'un vieux slogan : esprit japonais, techniques chinoises".
Sakuma était partisan du Bakufu et de l'empereur à la fois, 公武合体論. Il sera assassiné en 1864.

3 - (3 novembre 2009)




Livre recommandé : les grecs, les arabes et nous. Il pose des questions intéressantes sur les civilisations, si tant est qu'elles existent.

La réforme de Meiji est souvent interprétée comme les partisans de l'empereur contre les partisans du Shogun. Mais il faut nuancer tout ça, les avis n'étaient pas tous aussi tranchés. En 1854 et 1857, fin du Shoguna, en réalité, début de la mondialisation. En 1854, signature du traité de Kanagawa, le Shogun accepte d'ouvrir ses relations et modernise les côtes et renouvelle les institutions. Le consul américain essaie de persuader le Shogun de signer un nouveau traité beaucoup plus ambitieux. L'homme qui sera chargé de convaincre sera Townsend Harris. Ce consul profite de la 2e guerre de l'opium (Français et Anglais contre les Chinois) pour proposer un nouveau traité en expliquant que les USA ont une façon différente des autres pays occidentaux de traiter les pays asiatiques et que les japon a tout à y gagner. Signature du triaté en 1858. Le traité de Kanagawa était fait pour ménager le Shogun mais celui là est fait à la manière européenne. Ce qui va frapper, c'est l'inégalité entre les Japon et les USA dans ce traité. C'est le début d'une longue liste de "traités inégaux".
Inégal car : il met en place en un échange officiel de représentants (le traité de Kanagawa avait mit un consul, là, on a des représentants dans chaque pays). Avec Kanagawa, on avait 3 villes ouvertes Shinoda, Nagasaki et Anodate. Celui-là étend le nombre de villes ouvertes avec Edo, Kobe, Nagasaki (confirmée dans son statu), Yokohama, Niigata. Cela permet aux USA d'être présent dans tout l'archipel. Le traité de Kanagawa permettait seulement le ravitaillement, celui là permet de vivre et de commercer dans ces villes. Ce ne sont plus des points de passages mais des lieux de commerce. Les américains ont accepté d'interdire le trafic d'opium. La 4e clause introduit le statu de l'extra territorialité, c'est à dire que les ressortissants d'un pays étranger sont jugés par la justice de leur pays d'origine. Les américains sont donc jugés au Japon par des juges américains. Cela fait parti du processus de colonisation. On le retrouve partout ailleurs, pas seulement au Japon. C'est une perte de souveraineté. Au 19e siècle les pays colonisateurs utilisent ce système pour installer des protectorats, puis, si c'est possible, on agrandit ses privilèges et le gouvernement passe sous la domination du pays. C'est le cas de l'Égypte pour les anglais. Ce traité aurait pu mener à une colonisation, mais ça n'a pas été le cas. 5e clause, fixation d'obligation d'import-export entre les deux pays. 6eclause, permet aux japonais d'acheter des navires et des armes aux américains. En 1863 (?), ils avaient déjà 3 navires.
2 aspects à cette clause : Les Japonais ont du matériel moderne pour garantir leur indépendance. Les américains s'assurent de vendre leurs armes et s'assurent de se faire ravitailler. Par exemple, les anglais importent du coton d'Inde, en font des vêtements, et les revendent aux Indiens.
Les japonais exportaient de l'agriculture, de la soie...mais les navires américains sont très chers donc le commerce se fait largement au bénéfice des américains. Les commerce japonais sera longtemps déficitaire.
Ce n'est pas dans le traité, mais les américains demandent aussi au Japon de leur accorder le statu de "la nation la plus favorisée".

Très vite, les autres européens vont faire signer le même genre de traité. Ce sera le cas pour la Hollande le 18 aout 1868, la Russie le 19, l'Angleterre signe son traité le 26 aout, la France le 9 octobre. le Japon passe en moins d'un mois d'une fermeture complète à l'ouverture, mais ce sont des traités inégaux car bien sûr, les Japonais n'ont pas des privilèges équivalents dans les pays avec qui ils ont signé le traité, n'étant pas, selon les occidentaux, un pays "civilisé".
A cette époque cependant, certaines conditions sont à l'avantage du Japon par rapport aux autres pays colonisés : 1) Ce qui est visé en 1er, c'est la Chine, pas le Japon, qui n'est qu'une étape pour aller sur les côtes chinoises. 2) Le Japon n'a pas de ressources naturelles. 3) Il est extrêmement peuplé, et donc difficile à conquérir. 4) Il y a une volonté de résister, ce qui n'allait pas de soit dans tous les pays colonisés (Inde, par exemple).
Tous ces facteurs permettent au Japon d'échapper à la colonisation.

Donc les occidentaux commencent à s'implanter au Japon avec leurs mode de vie, leurs habitations etc. La présence d'étrangers va exacerber la Xénophobie et va alimenter le mouvement Sonnou Joui 尊皇攘夷(littéralement révérer l'empereur, expulser les barbares). On voit des assassinats de blancs. 1866, incident de Sakoi, des marins français se sont rendus en ville, ont tout pillé, et se sont finalement fait tuer par les locaux.

Le sonnou joui est la jonction du sonnou ron 尊王論 et du Joui ron 攘夷論. Le mouvement naît après aPerry et se développe après la signature des traités. Beaucoup vont dire que vu ces traités, le shogun est incapable de résister aux étrangers et qu'il faut remettre l'empereur à sa place.

Nom à retenir, 吉田松陰 よしだ しょういん, un guerrier très versé dans les classiques chinois, il a tenté de convaincre qu'il fallait expulser les barbares tout en gardant leurs techniques d'armements. Il a fait la jonction entre le sonnouron et le jouiron 攘夷論. Il s'est inspiré des classiques chinois (note perso : la période Printemps et Automne en Chine) pour montrer la nécessité de se révolter contre les barbares. Après le traité de Kanagawa, l'empereur avait prit la parole officiellement pour la première fois depuis très longtemps en disant qu'il fallait chasser les barbares.
Mort du Shogun Iesada Tokugawa en 1858, sans héritier. Débat pour trouve son successeur, certains voulant Tokugawa Yoshinobu, tandis que le second en grade sous le Shogun (Naosuke Ii 井伊直弼 ), veut mettre en place Tokugawa Yoshitomi (12 ans), qui prendra plus tard le nom de Iemochi Tokugawa. Naosuke Ii va tenir les rènes du pouvoir, réprimer le sonnou joui et signer les traités avec les occidentaux. Il va faire éxécuter よしだ しょういん. En 1860, Naosuke Ii sera finalement assassiné (incident sakuradamon, du nom d'une porte du palais impérial).
La crise sociale et politique s'exacerbe. On compte au minimum un assassina d'occidental par mois, ces derniers mettent donc la rpession sur le Japon. En 1861, c'est la guerre civile aux USA, qui sont incapables de s'occuper du japon, ce qui permet aux autres pays d'y intervenir d'avantage. Les français et les anglais prennent la place des américains au Japon. Les échanges se développent, entre 1860 et 1865, le volume monétaire du commerce a été multiplié par 3. Mais si quelques un s'enrichissent, beaucoup font faillite car les produits européens sont de meilleure qualitée. Inflation, augmentation du chômage et par dessus tout ça, des famines éclatent. Le shogunat est affaibli car tous les échanges étaient fait avec l'or. C'est une crise typique telle que l'ont connue d'autres pays colonisés. En plus, les européens amènent des maladies nouvelles comme le choléra.
Donc 1860 : tension économique et sociale, on ne peut pas comprendre Meiji sans tenir compte de ça. Il y a un retour de l'idée de "temps nouveaux" et une volonté de renversement du pouvoir.
Mouvements de paysans de classes populaire attirés par ces temps nouveaux (世直し よなおし). les revendications de ce mouvement vont perdurer même après 1868. Dès le départ il y a des demandes de la part des japonais de révision des traités.
Conformément aux traités, on envoie des ambassadeurs japonais au USA (1860) et en europe (1862). Ces ambassadeur sur place vont servir d'appuis pour acquérir les techniques de l'europe. Les seigneurs locaux (Satsuma et Choushuu) mènent aussi des politique d'overture (ils ont un stand à part dans l'exposition universelle de 1862 ?).
1863 : intervention directe de l'empereur koumei 孝明天皇dans les affaires internes, ce qu'il n'avait pas fait depuis longtemps. Il promulgue l'ordre d'expulsion des barbares (じょういじっこうのちょくめい, 攘夷実行の勅命 ). Il avait déjà dit ça en 1854 (note perso : peut être pas autant officiel ?), sortant d'un long silence.
Même si l'empereur était de lui même animé par cette idée d'expulsion, il était aussi influencé par le sonnoujoui et notamment par le clan Choushuu, à la tête du mouvement du sonnoujoui.
En vertu de cet édit, le clan va attaquer les étrangers qui passent près de ses côtes. Ce clan est dirigé par Mouri Takachika. En faisant cela, il défie ouvertement le shogun.
L'empereur augmente la pression sur ce dernier et lui demande de mettre fin à tous les traités, ce qui est impossible. Il cède tout de même et envoie tout de même une ambassade en Europe en 1863, mais sa demande est refusée.
Les occidentaux vont se rendre compte que cette demande vient en réalité de Choushuu. Des combats opposent en 1863 les marines française/anglaise aux clans de Satsuma et Choushuu, qu'ils écrasent en bombardant des villes de Choushuu (Shimonoseki et Kagoshima). Satsuma et Choushuu réalisent alors que l'expulsion des barbares n'est pas réalisable. Ils vont désormais, plutôt que d'empêcher le commerce, tisser plus de liens avec la France et les USA. Ces liens vont leur permettre de mieux se débarrasser du shogun.
Le shogun, justement, a plus de pouvoir suite à la défaite de Satsuma et Choushuu, et réprime d'autant plus fortement le sonnoujoi, par exemple à 水戸 みと, où en 1864 naissait des émeutes anti-étrangers.
Choushuu en profitera pour envoyer ses troupes prendre l'empereur à Kyouto (s'il lui met la main dessus, il obtient une autorité incontestable), mais le shogun va répliquer. Toutes ces victoires va renforcer sa puissance.

4 - (6 novembre 2009)



Les années 60 sont celles de Meiji, résultant d'une crise sociale qui va se perpétuer tout au long des années 60. On ne peut pas comprendre Meiji sans prendre en compte ces crises. Crise politique, l'autorité du Shogun est soumise à une pression extérieure (occidentaux pressant l'ouverture du pays) et à une pression intérieure portée par le sonnoijoi (révérence de l'empereur et expulsion des barbares). En 1863, on l'a vu, il y a eu des affrontements du coté de Satsuma et Choushuu contre les européens et des révoltes à Mito, qui sera écrasée, mais demandera un an pour l'être. Choushuu en profite pour envoyer ses troupes à Kyoutou (Heian à l'époque), pour prendre le contrôle de l'empereur. Mais Satsuma n'est pas convaincu de la nécessité de renverser le shogunat et s'oppose à Choushuu. A retenir aussi, le clan de Aizu, au nord du Japon, un clan assez puissant soutenant le Shogun. En 1864, Choushuu est repoussé. On a donc un retour de puissance chez le Shogun. Pourtant, 3 ans plus tard, on aura un nouveau régime. C'est dans ce petit nombre d'année qu'on aura un tournant. En 1866, le shogun essaie de conquérir choushuu. Il échoue, car les armes de ce dernier sont plus perfectionnées, il s'était très ouvert aux occidentaux suite à sa défaite contre eux.

(Aparté : la France s'était engagée à soutenir le shogun, ce qui jouera un rôle dans les relations avec le Japon après Meiji.)
Il y a des changements de personnes dans tous les camps. En 1867, l'empereur koumei meurt. Son fils, le futur Meiji (mutsuhito) âgé de 15 ans (réaction d'un élève : c'est jeune ! -La majorité était à 13 ans à l'époque, comme à notre moyen âge.) prend la relève. Il était assez manipulable par Satsuma et Choushuu. On dit même que ces derniers on assassiné l'ancien empereur (pas prouvé) pour avoir la main mise sur un Meiji influençable. En 1867, Meiji ordonne secrètement de se débarrasser du Shogun. Pourquoi secrètement ? Car officiellement il était dans la position de 公武合体 こうぶがったい, un mouvement pour l'union de l'empereur et du shogunat. C'est la position officielle de l'empereur et du Shogun.
Chacun pense qu'il faut changer le système de gouvernance actuel, mais à son profit. De ce point de vue, cette guerre civile ce n'est pas un ancien régime contre l'établissement d'un nouveau régime, mais deux visions d'un nouveau régime qui s'affrontent.
Il y a également des changements chez le Shogunat, Iemochi meurt en 1866. On presse Tokugawa Yoshinobu de prendre officiellement la place de shogun, ce dernier préfèrerait rester en retrait pour diriger mais cède finalement. Lors du jour de son investiture en tant que shogun, il s'ets habillé à l'européenne (comme un général de l'armée française).

Quand à Satsuma et Choushuu, chez eux aussi d'autres personnes vont se mettre en avant, des guerriers de familles pauvres. On peut donc considérer Meiji comme une révolution car ce ne sont pas des hommes qui avaient l'habitude du pouvoir qui vont mener les combats.
Il faut retenir 3 hommes importants à l'époque (et sur la scène politique plus tard) : Kido Takayoshi 木戸孝允, originaire d'une famille de guerriers de Choushuu, il est renvoyé à Edo et rencontrera là bas des gens de 水戸 mito qui l'initient au sonnoujoi.
Il y acquiers des techniques de défenses de port. Du fait d'être présent là bas, il prends une influence qu'il n'aurait pas eu en temps normal. En 1853 il est renvoyé à Edi et va d'ailleurs intriguer en 1864? Du faut de la défaite de Choushuu, il va se cacher quelques années. Il va aider à la formation d'une alliance entre Choushuu et Satsuma.

Saigou Takamori (1828-1877à. 西郷 隆盛 doit son ascension au fait qu'en 1854 il ait été choisi pour assister Satsuma. il va être partisan du 公武合体 (alliance empereur + shogun). C'est lui qui va de ce fait commander les armée de Satsuma et s'opposer à satsuma lorsque celui-ci va essayer de conquérir Kyoto/Heian. Mais Dès 66 il va faire une alliance secrète avec Choushuu (double jeu).

Un troisième homme à retenir, Ookubo Toshimichi 1830-1878 (大久保 利通). (Le prof nous donne les dates pour montrer qu'ils appartiennent à la même génération et ont dirigé les armées très jeunes). Ce dernier se distingue car il a été administrateur des impôts dans un domaine à l'époque où les européens introduisaient leurs monnaie et où le Shogun se battait pour maintenir son système monétaire. Ookubo a fait preuve de souplesse.

Ces trois hommes veulent un changement politique où l'empereur serait soit disant au centre de la politique mais où en réalité ils auraient eux mêmes le pouvoir. A leurs cotés, ils ont le penseur Sakamoto Ryouma 坂本 竜馬, très représentatif de l'époque, guerrier de basse classe du clan de Tosa 土佐 (moitiée sud de Shikoku). Il va persuader Satsuma et Shouchuu de s'allier. On appelle cette alliance Sacchou Doumei 薩長 同盟 (débuts des noms satsuma et Choushuu + doumei, alliance). En 1867, les 2 clans s'attaquent au Shogun. La premuère étape est Kyoutou, à l'issue de la bataille de Toba Fushimi (鳥羽伏見, nom de localités au sud ouest de Kyoutou). Ils la remportent sur l'armée Shogunale grâce à leur matériel et leur organisation. Le Shoguna était appuyé par Saizu (où l'on trouvera notamment les Byakkotai (白虎隊), tigres blancs, qui se suicidèrent après avoir cru que leur château était en feu).
Ils persuadent l'empereur de faire un edit où où le shogunat est désigné clairement comme ennemi. Première étape de la guerre contre le Shogun appelée 戊辰戦争 ボシンセンソウ (du nom de l'année en Chinois + sensou, guerre).
On dit souvent qu'au Japon il n'y a pas de révolte, toujours des consensus, mais là, on l'occurrence, c'est une vraie guerre civile. Les européens on soutenu chacun un coté en espérant en profiter plus tard. Des tensions naissent, certaines régions vont tenter de prendre leurs indépendances (comme Hokkaidou et.... ) sans succès.
Satsuma et Choushuu remontent vers Edo mais celui chargé de la défense de la ville capitule. C'est une guerre assez rapide qui va permettre aux clans de conquérir tout le pays.

Officialisation de l'ère Meiji en octobre 1867, mais l'une des premières mesures ayant été de changer le calendrier, on parle de 1868 (?).
Pour officialiser le régime, la première étape est d'installer l'empereur dans une nouvelle capitale. il quitte Heian que ses ancêtres habitaient depuis l'an 800. on change alors le nom d'Edo en 東京 et Heian en 京都, le 4 avril 1868.
Le 6 avril, l'empereur prononce un discours qui va représenter le projet fondamental de Satsuma et Choushuu qui va être l'établissement de ce nouveau régime. Ce discours s'intitule "serment en 5 articles" 五箇条の御誓文 ごかじょうのごせいもん.

1)Volonté de faire progresser le pays par les efforts conjugués du gouvernement et du peuple (article très classique qui ne change rien de la pensée politique confucéenne.

2)Promesse d'établir une assemblée délibérative. Article très vague, ambigu, qui va servir aux partisans de la démocratie plus tard. Mais pour la 1ère fois, on évoque la démocratie. C'est une idée incroyable à une époque où on sortait tout juste de la féodalité.

3)Nécessite d'harmonie entre inférieurs et supérieurs dans l'administration du pays. Nouvelle fois influence confucéenne.

4)Les mauvaises coutumes doivent être réformées et et toutes assises sur la loi juste de la nature.

5)La connaissance doit être prise à travers le monde pour renforcer les fondations du règne impérial.
La première partie est traditionnelle, nécessité d'éduquer le peuple etc, mais la 2e idée, en revanche, est une critique du confucianisme, elle porte sur la science. On parle de choses européennes. Avec les défaites chinoises, les japonais vont comprendre la faiblesse des sciences chinoises sur les sciences européennes. Les sciences occidentales doivent être étudiées pour renforcer le pouvoir de l'empereur.

Discours de Meiji "Faire progresser le pays et renforcer l'armée".富国強兵 ふこくきょうへい (mot à mort "enrichir pays renforcer armée", traduction française classique "pays riche, armée forte") .

Le shogun sera simplement rétrogradé comme simple seigneur, ainsi que ses partisants. il n'y a pas de purge des vaincus. (note perso : le prof n'a pas du tout parlé de la république indépendante d'Ezo qui a été formée à Hokkaido par des membres du Shogunat résistants, pendant 6 mois, entre décembre 1868 et 1869).

Plus tard, les seigneurs vont perde leurs terres.

Satsuma et Chouusuu vont servir de ministres officieux. On met tout de suite en place la chambre haute et la chambre basse. Pour l'instant, uniquement des guerriers (les chambres dans laquelle ils vont se trouver va dépendre de leurs rangs). Dans la chambre basse, les représentants sont élus, c'est une nouveauté. Ces chambres sont à la fois honorifiques et ayant du pouvoir : le legilstaif et le judiciaire sont fait par le conseil d'état venant de cette chambre mais choisi par l'empereur (uh ?).

C'est ainsi que se met en place un gouvernement temporaire. Il y aura des réformes, la première dès 1870.

5 - (10 novembre 2009)



Victoire de satsuma et choushouu qui forment donc un nouveau gouvernement en 1868, serment en 5 articles, les institutions sont un retour à l'état des codes qui existait dans le Japon ancien. Paradoxe entre le Japon qui vient d'entrer dans la modernité mais se dote d'institutions archaïques. 政体書 せいたいしょ "document relatif au gouvernement", a été établi par des guerriers alliés de 薩摩 et 長州. Inspirés d'européens. Le principe de la représentation a été inspiré des européens. Il établi la division des pouvoirs, législatif, exécutif, judiciaire. Il faut noter l'aspect démocratique de cette division. Ca veut dire qu'au départ les dirigeants veulent être proches de la démocratie, ce n'est pas rien. Si on regarde en détail, on voit que la division n'est pas parfaite, mais c'est un vrai pas en avant. Ces institutions portaient un nom général 太政会, だいじょうかい, appellation générale de tous les organes constituant le gouvernement (note perso : nom de l'organe central du gouvernement d'après wiki, celui qui dirigeait les autres). Il s'agit d'une reprise exacte de l'état des codes, c'est pour ça qu'on parle de "restauration" de Meiji. Il va exister entre 1868 et 1885. Au cours de ces 16 ans, il va connaitre beaucoup de réforme pour donner en 1885 un vrai gouvernement à l'européenne, c'est pour cela qu'on aura en 1885 le ないかく 内閣 "cabinet". Pourquoi les dirigeants s'amusent-ils à réformer des institutions archaïques ? Celà s'explique par le Sonnou ron. l'idée qui explique ça c'est le retour au pouvoir impérial (en réalité celui de 薩摩 et ses alliés)/
Le principe du 政体書 (séparation des pouvoir + parlement) sont affichés au début mais après quelques mois les plus conservateurs mettent fin à la séparation des pouvoirs et reviennent à une façon plus autoritaire de gouverner.
さいせいいっち 祭政一致l'union des rites et du gouvernement.
Sous entendu union religion + politique. Grâce à cette idée les conservateurs sont revenus à un gouvernement plus traditionnel.

Retour en arrière, aout 186ç, on décide de revenir à un 太政官 plus traditionnel.De 1870 à 1880, on a un gouvernement sans constitution, sans ministère. Rien à voir avec les occidentaux, mais il entendait mener la réforme. il va être obliger d'adopter une autre façon de gouverner. La première chose à régler, c'est l'appartenance des terres. Le gouvernement se retrouve dans la même situation que Tokugawa il y a 200 ans. Il a le pouvoir mais celui-ci n'est pas affirmé. Le gouvernement a reprit les terre de Tokugawa : il contrôle donc 25% du territoire. Le gouvernement doit adopter une circonscription pour le Japon, comme à l'occidental, mais il y a des seigneurs dans chaques domaines qui ne veulent pas perdre leurs terres.
Meiji décide que les seigneurs deviendront gouverneurs de leurs domaines. On va décider que les gouverneurs de chaque domaines seront nommés par l'empereur. Les clans disparaissent. On ne considère plus les terres comme des domaines seigneuriaux mais comme appartenant à l'empereur. ? Yoshimichi transforme les domaines à l'imitation des pays européens, notamment de la France 郡県制度 ぐんけんせいど (à traduire par "départements"). Entre 1869 et 71, la motivation est d'ordre politique et économique. Le gouvernement dépense chaque année 20 millions alors qu'il n'en gagne que 3 millions par an (note perso : millions de quoi ?). Donc on déclare que c'est un état d'urgence national, on va encourage rles seigneurs à perdre leurs privilèges 薩摩 et 長州 amorcent le mouvement en renonçant aux leurs et petit à petit les autres seigneurs vont suivre, et ils agglomèrent leurs terres à celles du gouvernement. En contrepartie les seigneurs sont pays à 10% du revenu des provinces. Sur le papier tout change, mais en réalité la transition est douce.

En 1871, abolition des domaines, création des 県 けん. Au départ, il y avait 302 territoires seigneuriaux. Mais les divisions n'étaient pas uniformes, on avait des différences de taille, des domaines qui se chevauchaient...On instaure donc des normes etc, et en 1872, on arrive à 72 départements. En ce qui concerne les gouverneurs, la plupart sont confirmés dans leurs postes et finalement ce sera l'état qui va nommer des gouverneurs (note perso : oui mais euh, du coup ya pas de la place pour tout le monde).
En 1874 est instauré un ministère de l'intérieur pour superviser les départements, entre autres. Il va jouer un rôle essentiel dans le Japon d'avant guerre. C'est le 内務省 ないむしょう. Se pose la question du devenir de la noblesse. Elle est elle aussi réorganisée, en fait intégrée dans l'état. On fait un système à l'européenne (baron, marquis, etc). Perte de leurs liens avec leurs terres.

La monétarisation ne va pas se faire tout de suite. Les impôts sont perçus en riz.

En 1973, obligation de payer en espèce. L'utilisation de la monnaie n'est pas seulement une continuité mais aussi une imitation.

Epoque Edo, on avait 4 classes (la grande majoritée des gens étaient des paysans).
En 186ç abandon de ces catégories et création de nouvelles : noblesse (aristocratie de cours + seigneurs 華族 かぞく), une classe de guerriers moyens (士族 しぞく), une classe pour les guerriers inférieurs (qui avaient uniquement le droit de porter une arme, 卒 そつ). La dernière classe regroupe tout le reste de la population (平民 へいみん).
Cet arrangement favorisait les guerriers. Avec Edo, les guerriers étaient fonctionnaires, là ils risquent de perde leur travail avec les réformes.
Le gouvernement va vouloir éliminer les 卒, pas assez cultivés et sont devenus aussi pauvres que les 平民.
La deuxième étape dans l'uniformisation de la société, c'est d'autoriser le mariage entre classes (en 1870). On veut passer d'un état de classe à un état nation.
Ce phénomène va lever les barrières entre 卒 et 平民. Les marchands avaient de l'argent mais pas de pouvoir, les 卒 on un rang plus élevé mais pas d'argent. On aura donc beaucoup de mariage entre ces deux groupes.

Le gouvernement va accepter de reprendre les 卒 et les 士族 comme employés, mais à cause de la réorganisation, il y aura du chômage. Pour éviter trop de débordement, le gouvernement s'engage à verser une indemnité correspondant à 14 fois leurs revenus actuel si un guerrier quitte son rang de fonctionnaire et devient 平民. Les 卒 feront souvent faillit après avoir essayé de se lancer dans les affaires grâce à la prime, ce qui alimentera leur mécontentement.
La réforme concerne aussi l'armée, élément essentiel de l'état en 1869, on met en place une sorte de garde impériale, une école militaire, développe des armements étatiques? Le père de la nouvelle armée est 山県 有朋 やまがた ありとも. C'est un guerrier de 長州. Il va être chargé de creer une nouvelle armée. A partir de la garde impériale (?), il va prendre toutes les troupes impériales et les fondre dans le corps national.

La France et la Prusse vont êtres chargée de la formation, mais après la défaite de la France de 187?, la Prusse restera seule. En 1873, établissement de la conscription à partir de 21 ans, avec 3 ans de service militaire. Le service est une méthode efficace pour fondre l'ensemble de la communauté en un seul groupe. L'état prend le contrôle de toutes les armes et interdit la violence entre civils. A cause de problèmes de budget, le gouvernement ne pourra pas finalement embaucher tous les militaires, nouvelles sources de mécontentement pour les 卒.

Meiji donne à 薩摩 la charge de la marine et à 長州 l'armée de terre leurs spécialisation respectives.
薩摩 et 長州 seront aussi bien évidemment présent dans les plus hauts postes, et ils feront pression pour favoriser leurs disciples. On appelle ça "la politique des clans".

On établit durant le même temps un droit moderne, ce qui implique l'étude des droits étrangers. En 1869 vient le code pénal, inspiré du code Napoléon, référence de base dans toute l'europe. En 1882, application du code sous l'égide de Boissonade, un お雇い外国人 おやといがいこくじん conseiller étranger. Ils en existait de toutes nationalités, payés à prix d'or, allemands pour la guerre, USA/anglais pour l'économie, Italiens etc.

Changements économiques.

Ce qui pose problème, ce sont des problèmes ruraux. Le gouvernement fait face à de fortes révoltes paysannes, ce qui va l'affaiblir. Les traités inégaux ont réglementé le commerce, mais au profit des étrangers. Ils avaient imposés un droit de douane très bas, ce qui empêche le gouvernement de protéger le marché intérieur. Et il était impossible de taxer des productions japonaises, qui se vendaient mal ou bien n'existaient pas du fait de la différence de niveau technologique.

En 1872, le Japon promulgue une loi pour moderniser les techniques d'agriculture. Amélioration de l'irrigation, meilleures semences, utilisation d'engrais... Au niveau des terres, concentration et établissement de grandes fermes. Le gouvernement favorise les paysans riches et les propriétaires (地主 じぬし). Ils sont de deux sortes : propriétaires résidents et propriétaires locataires (ne possèdent pas les terres mais les exploitent depuis très longtemps).
Nouvel impôt sur la terre : 3% de la valeur du terrain et non pas de la production + 1% d'impôt local. Cela pousse à l'exploitation de parcelles et donc à l'embauche de métayers (cultivent pour quelqu'un d'autres). Le proprio cesse de cultiver lui-même la terre, il devient non exploitant et souvent non résident (va résider en ville), se contenant de vivre de la terre ("propriétaire parasite").
Ces nouveaux impôts sont en réalité une hausse de 50 à 80%.

6 - (24 novembre 2009)

Évidemment, hausse des impôts + payer en argent (ce qui n'est pas courant à l'époque)=paysans en colère. Dès 1870 et pendant 20 ans, on aura des révoltes paysannes qui se feront en parallèle avec les mouvements pour la liberté et le droit du peuple. Tout cela place le Japon une fois de plus en continuité avec l'époque Edo. Mais c'est aussi une transition car l'impôt foncier perd de son importance dans les recettes de l'état. 1874-74 : impôt foncier : 90% des revenus. 1880 : 75% des revenus. 1890 : 62% des revenus de l'état. Ca reste important mais en nette baisse. Le monde agricole connaîtra des difficultés car l'impôt doit être payé en argent, c'est un décalage avec la réalité car la monnaie circule encore mal, les plus avantagés seront les plus riches. Le problème s'aggrave car il faut attendre le surplus des récoltes et les vendre tout de suite. Mais le moment suivant les récoltes est logiquement le moment de l'année où le prix du riz est le plus bas (beaucoup de riz sur le marché). Le problème s'aggrave. Certains paysans doivent même vendre toute leur production pour payer l'impôt, et doivent racheter par la suite du riz pour manger, s'endettant lourdement.
Autre aspect du changement : l'industrie. Au départ, quasi inexistante. Le gouvernement se trouve dans la même situation que les pays d'Europe pré-industriels. Pas de produits, pas de capitaux. Pas d'investissement de la part d'initiative privées. Le mot d'ordre est pourtant 富国強兵 (enrichir pays, renforcer armée)...le gouvernement va donc prendre la tête du mouvement, il va poser les bases de l'économie. Il va importer des bateaux, des armes, du matériel, des chemins de fer. Ne pas oublier qu'on est dans la 2e période industrielle, basée entre autres sur le textile et l'acier. Les autres pays vendent au japon des produits finis. Le Japon exporte de la soie, du thé, du riz et des produits artisanaux. La balance des échanges est déficitaire pour le Japon. Les transports, assurances, banques sont tenus pas les occidentaux. C'est une situation économique typique d'un pays colonisable. En 1870, exportations 14 millions de yens, importations 34 millions de yen. Déficit chronique jusqu'à la fin du 19e siècle. Le Japon, en plus, n'a pas de ressources naturelles à exporter.
Le Japon va viser l'exportation, un trait fondamental de son économie (aujourd'hui encore). L'état va se donner les moyens de produite. Il va adopter la politique de : se réserver le secteur de l'armée et encourager les initiatives privées pour le reste.
Les institutions encourageant l'économie se mettent en place : En 1872, le gouvernement établit une banque nationale (qui deviendra "banque du Japon" en 1882), à l'imitation de ce qui se faisait aux USA. C'est l'état qui met en place ponts, routes et chemins de fer, va faire venir des étrangers pour former, va acheter des usines "clef en main". A noter qu'il n'y a pas eu d'investissement de la part des étrangers au japon, à l'inverse de la Chine à notre époque, c'était donc plus difficile de démarrer.

L'endettement du pays entraîne une inflation et une augmentation des prix. En 1980, le ministre des finances (un oligarque proche de Satsuma) va mettre en place une politique drastique pour baisser les dépenses et augmenter les revenus. Le nom de ce ministre : 松形正義 まつか たまさよし. Il veut une politique de déflation (réduction de la masse monétaire).
Le gouvernement va arrêter les aides, décide de vendre une partie des entreprises d'état et se concentre sur la fiscalité indirecte (Taxes sur le tabac et l'alcool, par exemple).
Dès 1882, l'inflation est stoppée. L'importation est diminuée, donc le déficit commercial également.
En contrepartie, le coût social s'aggrave.

Chômage, appauvrissement des paysans, faillites. Autre aspect de la politique économique : collaboration étroite entre les chefs d'entreprise et l'état.

Nouveauté : à Edo, le marchand, même riche, était méprisable par rapport aux guerriers. A Meiji, changement,le gouvernement comprend que c'est pas l'économie que le salut national sera garantie. Mise en place de mercantilisme, l'état joue un rôle dans l'économie. Les marchands se transforment et deviennent des entreprises de grandes tailles (par ex le clan des mitsubichis etc). On voit apparaître des grands groupes qui vont dominer toute l'avant guerre (財閥 ざいばつ).
Donc même si soi-disant l'économie est privée, elle est en réalité dominée par une poignée de grands groupes ayant des liens étroits avec le gouvernement.

Meiji, c'est aussi la création d'un nouvel ordre culturel : encore un aspect fondamental, peut être d'ailleurs plus que les autres car ici réside la modernité. La question de l'éducation se pose. Dès 1871, mise en place du ministère de l'éducation 文部省 もんぶしょう, avant même le ministère de l'intérieur. L'éducation élémentaire devient obligatoire pour tous, y compris les filles entre 6 et 13 ans. Mais pendant longtemps, après 13 ans, seuls 8 ou 10% des enfants reçoivent une éducation. Donc un élitisme continue de régner sur la société japonaise. La question du savoir passe aussi par l'acquisition de la modernité, soit en la faisant venir (conseilleurs étrangers) soit en allant la chercher (envoit de nombreux étudiants en europe et aux USA). Cette réforme de l'éducation s'accompagne de réforme du point de vue de la langue. Le Japon d'avant Meiji utilisait encore souvent le chinois comme langue de référence (un peut comme le latin chez nous). Lors de la réforme de l'éducation, on se pose la question de la langue japonaise elle même (on parlait même de l'abandonner pour l'anglais). Il y a eu un changement volontaire de la langue pour une harmonisation de l'écrit et de l'oral, ce qui va donner le japonais standard moderne. Toutes ces réformes sont débattues et influencées par les intellectuels. Ce sont souvent eux qui sont partis étudier comme boursiers à l'étranger, et surtout eux qui importent les idées en les rendants accessibles aux japonais. Les plus célèbres de ces penseurs se regroupent sous le nom de 明六社 めいろくしゃ (an 6 de l'ère Meiji, date de la fondation de la société). Dans le magazine de cette société va être débattu toutes les questions que se posait le japon. Vient la quesiton, par exemple, de la polygamie, bien établie dans les plus hauts rangs. Ces penseurs vont défendre la monogamie et en faire un critère de civilisation. Quelques un à retenir : le plus célèbre, sur les billets de 10.000 yen : 福沢諭吉 ふ
ざわ ゆきち, ou encore 西周 にしあまね ou bien 森有礼 もりありのり (ministre de l'éducation, qui proposa l'anglais comme langue nationale). Yukichi est le plus important en terme d'influence. C'est l'un des premiers journalistes, qui va publier des best sellers. Le plus connu étant "l'appel à l'étude" 学問のすすめ がくもんのすすめ. Ouvrage du tout début de Meiji. Il est intéressant tout d'abord du point de vue du style, il n'est pas rédigé en chinois classique et plein de références obscures comme les autres ouvrages de philosophie, il adopte un style très simple pour s'adresser à tous et encourager à étudier. C'est un ouvrage pas très difficile à lire si on connait un peu de japonais. Il explique à tous pourquoi et comment se moderniser, adopter le style de vie à l'européenne. C'était très important car à l'époque seuls quelques dirigeants étaient conscients de cela dans le but de contrer les occidentaux, là, ça sera offert à tout le peuple. Il va les convaincre avec son concept clef de "civilisation". Au passage 文明開化 ぶんめいかいか sera un slogan très utilisé par ces penseurs (civilisaiton + ouverture).
On appellera ces penseurs "la lumière de Meiji" 啓蒙思想  けいもうしそう. Il y a différents courants pour les penseurs, selon leurs pays d'étude. Tous les livres classiques et contemporains d'europe vont être traduits et expliqués par ces hommes, ce qui représente une tâche énorme. Il vont créer des mots nouveaux, qui seront plus tard souvent repris en Chine et en Corée.
Par exemple, le mot liberté : 自由 じゆう. Amane a forgé le mot philosophie 哲学 てつがく. Ils ont aussi inventé le mot démocratie 民主主義 みんしゅしゅぎ. Ces mots nouveaux sont composés à partir des classiques chinois.
Ce sont les anglais et les américains qui vont jouer un rôle important. Pour la France, il n'y aura que 中江兆民 なかえちょうみん. Il a traduit et introduit Rousseau au Japon. Resté célèbre pour avoir traduit le contrat social. 民約論 みにゃくろん. Au passage, c'est lui aussi ui a inventé "l'esthétique" au Japon.

Question d'étudiant : Mais le concept d'esthétique existait au Japon, non ?
Il y avait bien une notion de beau, mais qui était différente de ce que nous occidentaux appelons esthétique.

Question d'étudiant : Et pour la liberté ?
Il a fallu expliquer aux japonais ce qu'était la conception de la liberté. Avant, le mot liberté signifiait (je parle pour les pays pré industriels) : un marchand est libre de vendre, par exemple. Là, le mot indique que tout homme, quel qu'il soit, peut avoir droit à la liberté. Le concept est nouveau.

Question d'étudiant : Et la France ? pourquoi sont-ils passés à coté ? On a joué un grand rôle dans les sciences humaines !
Je ne dis pas que les japonais sont passés à coté de ce qu'à fait la France à travers les siècles. Attention, le Japon de Meiji n'a pas fait de choix sélectif, ils ont tout pris...en tout cas, c'est complexe...Par exe, les chinois sont passés par les japonais pour acquérir la pensée européenne. Il y a l'exemple d'un penseur chinois qui a pris connaissance d'un une penseur par le Japon qui était lui même traducteur d'un penseur anglais.

Question d'étudiant : Est-ce que le rôle joué par les différentes nations dans le bakumatsu a influencé le choix de tel ou tel pays.
Oui. Par exemple ils ont repris des allemands...mmm, on verra ça plus tard. (note perso : retranscription pas exacte)

Quand ils réfléchissent et traduisent, les japonais se posent des questions sur la pensée japonaise. Yukichi s'est penché sur la notion de civilisation, et a compris que le monde est en progrès. Spencer, que Yukichi a traduit, parle d'évolution des sociétés. Yukichi veut que les japonais évoluent. Yukichi est d'accord au niveau de l'égalité des individus, tout comme Spencer, mais aussi pour le concept d'égalité entre pays. 平等 びょうどう.
Les pays qui sont au même stade de civilisation sont égaux, pour lui, et ceux qui ne le sont pas, sont inégaux. Yukichi pense qu'en évoluant le japon deviendra supérieur au reste de l'Asie. Il veut inviter les japonais à sortir de l'Asie et entrer dans l'europe.  脱亜入欧 だつあにゅうおう .
La Chine, autrefois adorée, n'est plus qu'une nation de barbares. Yukichi va donc supporter le gouvernement dans sa guerre avec le Chine, plus tard. Ces penseurs sont souvent restés proche du gouvernement. amane était un des premiers ministres de la guerre. Morinori a été ministre de l'éducation.

7 - (30 novembre 2009)

Réforme religieuse, 3e volet de la réforme culturelle. La religion ets un aspect très important de Meiji car le pouvoir qui s'installe est un pouvoir impérial où l'empereur descend de la déesse du soleil. On a le shinto, le bouddhisme mais également une communauté de chrétien qui a sut se cacher et a perpétué sous cette forme. Le christiannisme, aux yeux du gouvernement de Meiji, est perçu comme un agent de l'impérialisme européen (ce qui est pas tout à fait faux). La réforme de Meiji pose la question des chrétiens. Les dirigeants considèrent que la puissance des occidentaux est liée au christianisme. Laisser le christianisme en paix au Japon, ce serait laisser entrer les européens. Mais en même temps, si on pouvait maitriser cette religion, peut être que le Japon en sortirait plus puissant. Certains penseurs (une minorité) se convertissent et considère que tout le Japon devrait faire de même pour progresser. Les dirigeants considèrent également que laisser le christianisme au japon serait une brèche où les européens pourraient s'introduire, comme ils l'ont fait dans l'empire Ottoman. La Russie avait fait pression pour que celui-ci se porte garant des chrétiens sur son territoire (1860). La France a fait la même chose en indochine, en prenant pretexte la sécurité des catholiques et grignotant petit à petit du pouvoir. C'ets une vraie menace. On voit également que la laïcité peut aller de paire avec la modernité. Parmi les dirigeants de Meiji, beaucoup d'entre eux étaient incroyants et se servaient de la religion pour dominer le peuple, qu'il y ait des chrétiens ou non leur importe finalement peu. Comme beaucoup de pays avaient des chrétiens, il serait faire preuve de modernité et d'ouverture d'en avoir aussi et en 1873 il est finalement décidé d'autoriser la religion. De ce fait, des missionnaires (principalement protestants) arrivèrent au Japon. Une communauté nouvelle s'est formée, avec des conversions au protestantisme. Du point de vue du nombre, on compte au m
aximum un million de chrétiens, avec 3/4 de protestants. Cette communauté a une influence bien plus grande que son petit nombre laisserait supposer du fait de la puissance des états chrétiens.
Le shinto va être transformé en 国家神道 こっかしんとう (shinto d'état). Celà était l'idée de départ vu l'idéologie de satsuma et choushuu. Cette institution est un retour à l'époque ancienne, où l'empereur avait une place prépondérante. en reprenant les ministères anciens, on avait remis le shinto au centre, avec un ministère des dieux, 神祇官 じんぎかん au sommet de l'appareil de l'état.
Il va chapoter une centralisation des institutions shintos, les jinja (sanctuaires) qui étaient jusque là indépendant (il y a eu quelques tentatives de les centraliser mais échecs). l'état va prendre, pour la première fois, possession du shinto. Au nom de la modernisation, on va obliger certains rites à cesser et instituer de nouveaux rites "au nom de la tradition".
Dans ces première années de Meiji, les partisants les plus extrémistes de l'empereur veulent mêmes'en prendre au bouddhisme pour retrouver un shinto pur, il y a même eu des destructions de temples (un peu la même chose qu'en Inde, avec des destructions de mosquée pour retrouver des temples indous). L'état va vite réfréner ce mouvement de violence.

Le confucianisme va perdre du jour au lendemain son crédit comme doctrine d'état. Le collège du confucianisme à Tokyo sera laissé à l'abandon, signe de désaveu.

Débat politique entre 1868 et 1889 (instauration du parlement et d'une constitution)

Cette installation du régime impérial ne s'est pas faite e manière naturelle. 1ère partie : confiscation du pouvoir par Satsuma et Choushuu. On a déjà parlé des 3 principaux hommes dirigeants, mais autour d'eux gravitent des oligarques qui vont jouer un rôle central dans la direction des affaires du gouvernement.

(naissance 1841 mort 1909) 伊藤博文 いとう ひろぶみ (note perso : tout premier 1er ministre)
(1843 1895) 井上毅 いのうえこわし père de la constitution de 1889
(1838 - 1922) 山県有朋 やまがたありともcréateur de l'armée japonaise moderne

Tous trois sont issus de choushuu.

Issus de Tosa :
板垣退助 いたがきたいすけ un des meneurs du mouv. démocratique
大隈重信 おおくましげのぶ fondateur de l'université privée de Waseda
江?新兵 しんぺい meneur d'une des dernières révoltes de guerriers 1834-1874

Dès 1900, une nouvelle génération prendra le relais.
Quand le régime s'installe, ce sont ces hommes qui le mettent en place. Basiquement, ils veulent intégrer le Japon dans "le concert des nations", ce qui nécessite un état centralisé et le développement de sa puissance. Ca implique de bien fixer les frontières. Ils veulent la révision des traités inégaux.
Traité de Shinoda en 1855 avec la Russie. Le plus important car la Russie est le pays qui pose le plus de problèmes aux niveau des frontières. Ce traité a fixé des frontières avec la Russie entre les îles Kouriles et Sakhaline (karafuto en japonais). Ils se mettent d'accord pour partager ces îles en deux.
Comme le traité de Kanagawa, celui de Shinoda autorise la Russie à pénétrer dans certains ports.
Lorsque Meiji se met en place, renouvellement de ce traité. En 1875, le gouvernement renonce à la moitié sud de Sakhaline mais demande toutes les Kouriles.
Au sud, le Japon établit son autorité sur les îles Bonin. Les européens accordent une sorte de cadeau aux japonais en les laissant prendre ces îles.
Pour Okinawa, qui était un royaume indépendant payant tribu à Satsuma et aux chinois, il sera annexé en 1872 dans les faits par le Japon (mais pas officiellement).

Le territoire japonais s'agrandit donc pour occuper une surface maritime plus importante. En ce qui concerne la révision des traités inégaux, là aussi, le gouvernement de Meiji se mobilise : envoie d'une ambassade d'une dimension plus importante que les autres pour convaincre les dirigeants. Une bonne partie des oligarques vont eux mêmes rencontrer leurs homologues avec savants et étudiants.

Cette ambassade porte le nom de son chef principal 岩倉具視 いわくらともみ et va donc s'appeler 岩倉使節団 いわくらしせつだん. Cet homme est un proche de l'empereur qui avait joué un certain rôle dans la guerre de ぼうしん. Ookubo Toshimichi quitte avec eux le pays pour se rendre en europe.
23 dec 1871 depuis Yokohama, traversée du pacifique, san francisco, Washington, New York, grande bretagne, France, Belgique, Hollance, Prusse, Bavière, Autriche, Suisse, Italie, re-Prusse, Danemark, Suède, Russie, égypte, Inde, et retrour au Japon par la mer le 13 septembre 1873. Voyage de deux ans.
Leurs adversaires en profitent pour tenter d'accaparer le pouvoir. En 1873 également se pose le problème du 征韓論 せいかんろん, conquête de la corée. C'est un royaume indépendant mais vassal de la Chine. Il est le protégé de la Chine en échange d'un tribu. En position de faiblesse depuis que la Chine a perdu sa position dominante. La corée est un carrefour. Comme le Japon, elle fait l'expérience de tentative occidentale de pénétration de son territoire. Fermeture sévèe. La corée prend le nom de 韓国. Sa situation est fragile, aucune ouverture aux technologies européennes, le pays est très en retard par rapport au Japon. Ce dernier a l'idée qu'une puissance moderne doit être en expansion, et la proie la plus immédiate est la corée. En 1873 vient donc l'idée d'invasion de la Corée, de さいごなかもり. On ne sait pas ce qui le pousse, ce n'est pas très clair, certains disent même qu'il n'a jamais eu une telle idée. On dit qu'il justifie l'invasion par le fait que la Corée aurait refusé de reconnaitre l'empereur Meiji, ce qui n'est pas tout à fait vrai. Saigo aurait justifié l'invasion pour donner du travail aux guerriers pauvres. S'opposaient à lui quasi l'ensemble des oligarques. Lorsque Toshimichi apprend cela, il se dépêche de rentrer. Il s'oppose fortement à cette idée à cause de raisons budgétaires. Il s'agissait d'un débat non pas entre partisants et opposants à l'invasion, la question était de savoir quel serait le meilleur moment. Saigo et Itagaki décident de démissionner. Saigo se retrouve à Satsuma et va en faire une région indépendante, se révolter, mais sera écrasé. しんぺい va faire de même en 1974. (Note perso : à chercher en détail)

8 - (1er décembre 2009)

Autre évènement en plus du voyage : Taiwan Shuppei 台湾出兵, expédétion à Taiwan. Expédition importante des années 1870. Le gouvernement envisageait de s'étendre et ses voisins immédiats sont la Corée et Taiwan. Petit rappel sur Taiwan (on l'appelait parfois Formose) dotée d'un climat très tropical et habitée à l'époque par des tribus avec cultures indépendantes. Elle n'a fait partie de la Chine qu'à partir du 19e, c'était longtemps une colonie Hollandaise qui va y faire venir des travailleurs chinois au 17e, puis la Chine y étendra son pouvoir. Mais après les 2 guerres de l'opium, le gouvernement chinois délaisse taiwan. En décembre 1871, un groupe d'une dizaine de marins japonais sont assassinés par des arborigènes. Le gouvernement japonais en profite pour essayer de s'immiscer dans les affaires de l'île. Ils envoient leurs troupes sur Taiwan, l'expédition est menée par Takamori et des éléments les plus nationalistes du Japon. Les japonais s'installent quelques temps puis finissent par partir en 1874 après avoir convenu avec la Chine d'une indemnité de 500.000 Taël (monnaie chinoise de l'époque). Le Japon a fait comme les autres pays colonisateurs : envoie de troupes au nom de la sécurité. C'est un évènement sans lendemain mais la première manifestation de la puissance militaire japonaise en Asie. Cela révèle que les Chinois contrôlent mal Taiwan et que c'est une bonne cible. Les japonais avaient fait appel aux anglais pour les aider, ces derniers ont convaincu les chinois de payer. En 1879, les Chinois reconnaissent la possession des Rukyus par le Japon. Les troupes envoyées à Taiwan sont d'anciens guerriers, on a organisé cette expédition pour les "calmer" un peu.
1872, conscription (=service militaire) les guerriers n'ont désormais plus le monopole des armes.
1874, "révolte de Saga", menée par Eto Shinpei à la tête des guerriers mécontents, qui sera défait et tué.
1876, abolition du port du sabre, puis finalement, en 1876, suppression des 4 classes.
1878, Toshimichi (大久保 利通), und e shommes les plus importants de l'époque est assassiné par un guerrier.
Nouvelle contestation : "mouvement pour les libertés et le droit du peuple (traduction de 自由民権運動 じゆうみんけんうんどう). C'est un mouvement démocratique qui va amener le débat politique de 1880, il va prendre le relais de la contestation des guerriers pauvres, mené par des guerriers associés à des marchands et paysans (qui connaissaient, on l'a vu, aussi des difficultés énormes). Ils veulent la constitution d'un parlement représentant le peuple et l'établissement d'une constitution. Mouvement initié par Itagaki Taisuke (板垣 退助) dès 1974 (sous un autre nom), homme de Tosa s'étant illustré aux cotés de Saigo Takamori qui a soutenu la conquête de la Corée et de Taiwan.
Il est aussi inspiré par les idées de Locke, Spencer et Rousseau. L'apparition de ce type de revendications montre que les idées démocratiques imprègnent la société japonaise, qui s'ouvre très rapidement. Ce n'est pas étonnant, toutefois, car une contestation existait au moins depuis 1830.
(En plus, les idées d'Europe se diffusent : Nakae Choumin a traduit le contrat social en chinois classique.)
En 1875, Taisuke est invité à discuter de ses propositions, mais il ne se sent pas écouté et démissionne de son poste.
Après sa démission, il lance le mouvement "liberté et droit du peuple". Il veut une assemblée élue + des assemblées régionales au nom de ce qu'il appelle "le droits naturels 天賦人権 てんぷじんけん, droits humains concédés par le ciel. On a ici une sorte de relecture du confucianisme qui donné au peuple la liberté. A noter que ces revendications ne se font pas contre l'empereur. Les partisans se présentent comme des sujets loyaux de l'empereur même s'ils demandent plus de démocratie. Attention, le mouvement est tout de même porté par des bourgeois parlant au nom du peuple. Un peu à la manière de la révolution française qui a été menée par les bourgeois.
Il y a également des gens comme 植木枝盛 うえ きえもり ou なかえ ちょうみん, avec des orientations radicales (ce dernier voulait un suffrage universel masculin + féminin et était contre la discrimination des 部落民 ぶらくみん, les "intouchables" du Japon, il espère revenir dessus en anthropologie), qui sont de la science fiction à l'époque. Ces penseurs n'auront pas d'impact car trop en avance sur leur temps.

Dès le départ, le gouvernement à une position dure et répressive vis à vis de Taisuke. Ce dernier fait des pétitions, organise des rassemblements etc. En 1880, le gouvernement interdit aux étudiants, enseignants et fonctionnaires de se réunir. Arrestation des membres du mouvement. Ca ne fait qu'accroitre la colère, rajouté aux difficultés économique du pays plus aux impôts lourds. La contestation augmente encore, une pétition de 135 000 signatures demande la création d'une assemblé, elle est rejetée.
En 1881, Taisuke créé le premier parti politique du Japon, le Jiyūtō 自由党 "parti de la liberté". Au fur et à mesure on voit 2 courants émerger : 1) inspiration radicale de type nakae choumin 2) la tendance majoritaire, inspiration anglo saxonne qui veut établir un régime à l'anglaise, parlementaire, avec un souverain. Si on veut en savoir plus, lire le livre de Chōmin Nakae
"Dialogue politique entre 3 ivrognes", traduit par Christine Lévy et Eddy Dufourmont.
Le mouvement sera très fort dans les campagnes, où le mécontentement est important. Ca sera aussi sa faiblesse, car les révoltes paysannes vont prendre le pas sur les revendications politiques et leurs meneurs encore plus extrémistes que Taisuke. Ce dernier cherche surtout à acquérir du pouvoir personnellement. L'échec va apparaitre quand Taisuke critique les révoltes paysannes, c'est à dire ses alliés. Cela va mener à la dissolution du parti en 1884. Le mouvement ayant perdu de sa force, le gouvernement va augmenter la répression et publie le décret pour le maintient de la sécurité 治安維持法 ちあんいじほう pour mieux chasser les rebelles.
Malgré la dissolution du parti, le parti d'Ookuma Shigenobu va prendre le relais. Il est proche de l'inspiration anglaise. Il veut une chambre basse élue et une haute nommée par l'empereur. Pour porter ses idées, il avait fondé le parti progressiste 立憲改進党, Rikken Kaishintō en 1882.
Ces deux partis que nous avons vus sont les ancètres des partis actuels. Les deux recrutent leurs membres dans les mêmes couches sociales (ancien guerriers, hommes d'affaire, paysans riches, intellectuels).
Au final, le gouvernement écoute les revendications. L'empereur est sensible au fait que ces partis demandent quelque chose qu'il avait promis dans son serment en 5 articles.
A noter également la création d'un parti soutenant la politique de l'empereur et demandant beaucoup moins de liberté que les deux autres, le 立憲帝政党, Rikken Teiseitō.

9 - (7 décembre 2009)s


Contre attaque aussi au niveau des idées. les oligarques se sont rendus compte qu'il y a aussi des idées autoritaires en europe. Par exemple, ils font appel à un jeune de Harvard, Kaneko Kentarou pour traduire les écrits de Edmund Burke, père de la pensée contre révolutionnaire. Il a formulé les premières idées critiquant la révolution française, c'ets un critique de Rousseau. Certains pensauers changent de bord comme Katou Hiroyuki 加藤 博之, important pour plusieurs raisons. A partir des idées de Spencer, il va faire quelque chose à contre courant. Spencer prône le "darwinisme social" (terme populaire mais impropre car pas inspiré de Darwin, préférer "évolutionnisme social"). l'idée est de dire que les sociétés évoluent avec des gagnants et des perdants, qu'il y a forcément des inégalités. Les pays développés ont pour vocation de dominer. Katou dit que le mouvement des droits du peuple n'a pas de sens et que la société devrait être inégalitaire. Cet homme sera le 1er président de l'université impériale de Tokyo et va réinterpréter des idées qui vont devenir fondamentales dans l'idéologie officielle 国体新論 こくたいしんろん. Cette notion a un pendant, également créé par Katou, la notion de 政体 せいたい. Ce kokutai va prendre une importance très grande au Japon. Cela signifie "corps de la nation" ou encore "essence nationale".
Pour désigner la particularité nationale du Japon, il fait quelque chose qui distingue le Japon des autres états nations : la maison impériale. Il existe certes des empires ailleurs, mais au Japon, il y a une lignée impériale continue et de descendance divine, une seule dynastie (c'est ce qu'ils disent mais tout est faux, bien entendu). Aux yeux de Katou, c'est cela l'essence, ce qui ne peut pas changer. Par contre, la forme du gouvernement, le せいたい, lui, peut changer. Il doit respecter le kokutai. C'est ainsi que Katou rejette l'idée de république. Toutes ces notions vont devenir fondamentales dans le Japon d'avant guerre. Sur ce sujet, lire Anne Marie THIESSE "la création des identitées nationales" chez seuil.

ひろぶみ, lui, va se donner du temps pour préparer un régime qui va dans son sens. Lui et les oligarques vont accepter un parlement et une constitution. Ils se donnent 5 ans pour établir un régime leurs convenant. 1885 : hirobumi fait dissoudre le conseil exécutif 太政官. Le vieux régime des codes disparait donc et à sa place apparait un "cabinet", le 内閣 ないかく, composé de 7 ministres, tous recrutés chez les oligarques. On a pas encore de parlement. Le tout premier 1er ministre de ce cabinet sera hirobumi.

C'est aussi à ce moment là, après avoir calmé les révoltes que les oligarques mettent en valeur le rôle de l'empereur. Montrer ce dernier, c'est le relier au peuple qui l'a un peu oublié, c'est mettre en valeur sa puissance symbolique. Ils décident donc de lui faire parcourir tout le pays.

Yamagata Aritomo fait promulguer le premier des deux textes de l'idéologie officielle : "l'admonition aux soldats". "Admonition" est un nom latin désignant un discours fait aux légionnaires par l'empereur romain : c'est ainsi qu'on a traduit le terme japonais "軍人勅諭 ぐんじんちょくゆ. Dans ce texte, l'empereur demande à l'armée de lui obéir. Il demande aux soldats de ne jamais s'immiscer dans les affaires politiques.

En 1888 Hirobumi fait établir un "conseil privé" 枢密院 すうみついん. L'organe de décision le plus élevé, plus que le gouvernement et plus que le parlement. Il est indépendant, n'ayant de compte à rendre qu'à l'empereur. Les vraies décisions seront prises par le conseil privé. Les anciens prmeiers ministres en feront parti d'office. On appellera les premiers membres de ce conseils les 元老 げんろう. Les disciples qui succèderont aux oligarques dans ce conseil ne porteront plus ce nom. C'est à eux que va revenir la charge de nommer la plupart des ministres. Hirobumi va faire plusieurs aller retours entre le poste de premier ministre et membre du conseil privé.

Une fois tout ceci mis en place, on accepte la formation du parlement.

1889 - 1912 : 2e moitié de Meiji où le Japon devient une puissance régionale.
On va commencer par parler de l'évolution politique.

Cette dernière demande que l'on abordre la constituion de 1889 rédigée non pas par un juriste mais par les hommes politiques. Inoue Kowashi a piloté la rédaction entouré de conseillers, notemment des juristes allemands, Hermann Roesler et Albert Mosse, parmi les plus importants. Ils ont conseillés un régime autoritaire, de type Prussien. Inoue Kowashi a voulu centrer la constitution sur l'empereur mais a désiré introduire la liberté religieuse. Cela peut paraitre une contradiction. Mais influencé par la 3e république française, il veut mettre en place une morale nationale. Il se méfiait des religions.

Article 1 : la souveraineté réside chez l'empereur qui est de lignée continue et d'ascendance divine. Tout l'héritage du Son Nou Joi se retrouve là. Comme c'est l'empereur qui détient la souveraineté, la constituition et le parlement sont concédés à l'empereur pour le peuple. C'est un cadeau. l'idée sera complétée dans des articles postérieurs où il est dit que l'empereur est inviolable.Va se mettre à partir de là tout l'agencement. La constitution concède absolument tous les pouvoirs à l'empereur. Donc plus de séparation des pouvoirs. Il est chef des armées, a un droit de veto, il ne peut pas déléguer ses pouvoirs (plus de politique d'empereurs retirés). Tout le legislatif et le judiciaire sont pour lui. Il est censé sanctionner les lois, les promulguer, etc. Il nomme les présidents des deux chambres et convoque la diète. S'il le désire, il peut se passer du parlement et suspendre toutes les libertés. Il est au dessus de la constitution.
Les jurites allemands voulaient que l'empereur soit le chef du conseil : refusé car on veut faire de l'empereur le garant du consensus. Il a tous les pouvoirs mais ne décide de rien, c'est là le paradoxe (note perso : rôle d'arbitre). Rendre l'empereur inviolable, c'est s'assurer qu'il ne participera jamis à la politique. Pourquoi ? Parce que ce sont les oligarques eux-mêmes qui possèdent le pouvoir. Il va y avoir des rivalités personnelles et institutionnelles et le seul moyen de calmer tout ça, ça va être de faire appel à l'empereur. C'est un peu comme lorsqu'on a choisi Bone comme capitale de l'allemagne fédérale. Le 1er groupe de ce système : naikaku (le cabinet gouvernemental), lui même un produit de consensus. Toutes les parties vont négocier entre elles. Chaque gouvernement devra satisfaire toutes les parties.
Pendant toute l'avant guerre, les gouvernements sont fragiles. Entre 1885 et 1945 on aura 44 cabinets. En France on avait le même problème avec la 3e république où le parlement avait tout le pouvoir. On a écarté l'idée du premier ministre surpuissant, comme un chancelier en Allemagne, où Bismark avait prit le pouvoir au détriment de l'empereur. Le 1er ministre est devenu un représentant des différents partis auprès de l'empereur. Il n'a pas le moyen de contrôler les ministres, c'est l'empereur et les genrou qui les nomme. Ainsi, si un ministre s'oppose au premier ministre, on peut arriver rapidement à la chute du cabinet.
Les ministres auront un rôle de représentant. Par exemple, le ministère des affaires étrangères est le porte parole des ambassadeurs. L'armée de terre et la marine ont chacune un ministre et deux institutions à part, avec des comptes à ne rendre qu'à l'empereur (陸軍 りくぐん et 海軍 かいぐん).
Les colonies également seront un autre groupe indépendant ne devant des comptes qu'à l'empereur.
Lobby suivant : la diète. Mais on va parler d'abord du 官僚 かんりょう, des bureaucrates, des fonctionnaires, anciens guerriers, dont on a aussi retenu une seule partie. Eux aussi sont indépendants. Ils ne dépendent que de l'empereur. Pendant très longtemps ils sont liés aux oligarques par des liens de clientélisme, ne dérangeant donc pas trop. Mais l'état va grandir et nécessiter plus de fonctionnaires qualifiés. Mise en place en 1900 d'un concours ouvert à tous qui va ajouter du personnel. Leur nombre passe de 20.000 à 78.000 après ce concours. Idéologie de bonne entente entre le peuple et les fonctionnaires 官民一体 かんみんいったい. Union des fonctionnaires et du peuple.

De même que l'armée, une fois les oligarques morts, les fonctionnaires vont faire pression pour se faire entendre.

Pour terminer : la diète. Deux chambres : une haute (chambre des pères ou de la noblesse 貴族院 きぞくいん à l'origine 368 personnes nommées par l'empereur avec des nobles et des personnalités qu'on souhaite récompenser en anoblissant -hauts fonctionnaires, savants, généraux) et une basse, la seule institution qui représente le peuple. Les députés sont 379 en 1916. Même à la fin de la période, cette chambre basse est aussi nombreuse que la chambre haute. Cette chambre basse est élue au suffrage censitaire (il faut payer un impôt de 15 yens pour pouvoir voter, une fortune à l'époque). Il faut également être un homme de plus de 25 ans. Effectif des votants : 450.000 personnes, disons 1% de la population. 70% des votants sont issus de l'ancienne classe des guerriers.

Au terme de ces 20 ans, les guerriers du mouvement liberté et droit du peuple ont, dans un sens, réussi à être représentés au gouvernement. C'est une toute petite représentation mais un énorme progrès à l'époque, qui va s'élargir.

Le seul pouvoir de la chambre basse est de voter le budget en l'acceptant ou le refusant. Si le budget est refusé, c'est celui de l'année dernière qui passe. C'est un tout petit pouvoir, mais quand même assez puissant. Si le budget de l'année précédente est reconduit, ça peut être très embêtant pour certains. Il y a donc un pouvoir de nuisance réel qui permet de faire pression. La chambre basse peu également faire des pétitions ou des interpellations.

Mais tout ce système ne tient que grâce aux oligarques.