Editer Stoicisme



Ecole de pensée ne se limitant pas à de la morale mais a une conception de l'univers complète.

Nature


En résumé, la "nature" désigne un mélange de : ce qui régit l'univers, la constitution/l'essence d'une personne, l'ordre naturel des choses, le destin, un idéal.
Les stoiciens conseillent souvent de suivre la nature. Cela signifie à la fois "accepter la réalité des choses", suivre ce pour quoi nous sommes faits et aussi "agir selon un idéal".

Ce qui régit l'univers


Un chien qui aboie, c'est sa nature. Un chien qui n'aboie pas, c'est aussi sa nature. Un ami qui aime plaisanter, c'est sa nature. La pluie qui tombe, c'est l'ordre naturel des choses. Le destin. Une personne vaniteuse, c'est dans sa nature de se vanter.

Exemple dans le manuel d'Epictète : N'attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites; décide de vouloir ce qui arrive comme cela arrive et tu seras heureux
Par exemple, ne pas souhaiter être servi immédiatement au restaurant. Au contraire, il faut souhaiter être servi comme nous serons servi. Il faut souhaiter la réalité.

On trouve la même idée dans les Pensées pour moi même :
"tout me convient de ce qui te convient, ô Monde ! Rien pour moi n’est prématuré ni tardif, de ce qui est pour toi de temps opportun. Tout est fruit pour moi de ce que produisent tes saisons, ô nature !"

Egalement livre 12, 26 :
"Lorsque tu t’impatientes contre quelque chose, tu oublies que tout arrive conformément à la nature universelle ; que la faute commise ne te concerne pas, et aussi que tout ce qui arrive est toujours arrivé ainsi, arrivera encore et arrive partout, même à l’heure qu’il est. Tu oublies quelle parenté unit l’homme à tout le genre humain, parenté qui n’est pas celle du sang ou bien de la semence, mais qui provient de la participation commune à la même Intelligence. Tu oublies encore que l’intelligence de chacun est Dieu et découle de Dieu ; que rien n’est en propre à personne, mais que notre enfant, notre corps, notre âme nous sont venus de Dieu ; que tout n’est qu’opinion ; que chacun ne vit que le moment présent et ne perd que l’instant."

Encore tiré du manuel :
«Celui-ci est mon père? Je dois prendre soin de lui, lui céder en tout, supporter ses injures, ses coups... Mais, c'est un mauvais père!» Eh bien, la nature ne t'a pas fixé pour rôle de vivre avec un bon père, mais avec un père. On voit parfaitement que le terme nature réprésente la réalité, le destin, ce qui est.

Aussi tiré du manuel :
la nature fait que tout être vivant cherche à éviter et à fuir les événements qui lui semblent nuisibles, ainsi que les causes qui les déterminent, tandis qu'il accueille avec gratitude les événements conformes à son intérêt avec ce qui les cause. Ici la nature permet de donner des sortes de règles générales.

Même chose dans les pensées (livre 8, 1), comprendre notre nature, notre destinée, notre rôle nous permet de bien mener notre vie :
"Si tu as donc exactement compris où tu en es, ne te soucie plus de ce qu’on peut penser de toi, mais contente-toi de vivre le reste de ta vie, quelle qu’en soit la durée, comme le veut la nature."

Pensées pour moi-même, livre 2, 9 :
"Il faut toujours se souvenir de ceci : quelle est la nature du Tout ? Quelle est la mienne ? Comment celle-ci se comporte-t-elle à l’égard de celle-là ? Quelle partie de quel Tout est-elle ? Noter aussi que nul ne peut t’empêcher de toujours faire et de dire ce qui est conforme à la nature dont tu fais partie."

Pensées pour moi-même (livre 7, 25), ici on voit que la nature et le tout sont 2 différentes choses :
"Tout ce que tu vois, autant que cela ne l’est pas encore, la nature qui gouverne le Tout va le transformer. De la substance de ces choses, elle fera d’autres choses, et de la substance de celles-ci, d’autres encore, afin que le monde soit toujours nouveau."

Pensées pour moi-même (livre 10, 6) :
"Qu’il y ait des atomes, qu’il y ait une nature, il faut d’abord admettre que je suis partie du Tout que régit la nature ;"

Même idée ici (livre 8, 20) :
"La nature n’a pas moins envisagé la fin de chaque chose que son commencement et que le cours entier de sa durée. Elle se comporte comme un joueur qui lance une balle. Or, quel bien une balle trouve-t-elle à monter, quel mal à descendre, ou même à être tombée ? Et quel bien une bulle d’eau a-t-elle à se former ? Quel mal à crever ?"

Ici, Pensées pour moi-même (livre 7, 75), on voit que la nature a créé le monde :
"La nature universelle a orienté son impulsion vers la création du monde. Dès lors, ou bien tout ce que maintenant il arrive en provient par voie de conséquence, ou bien tout est irrationnel, même les événements les plus importants, ceux que provoque une particulière impulsion du principe qui dirige le monde. En bien des circonstances, le souvenir de cette pensée te donnera plus de sérénité."

Pensées, livre 6, 58 :
"Personne ne t’empêchera de vivre selon la raison de ta propre nature ; rien ne t’arrivera qui soit en opposition avec la raison de la nature universelle."
Ici on voit que nul ne peut nous empêcher de faire ce qui est conforme à notre nature. Autrement dit, la nature, c'est ce qui est. Tout ce qu'on fait. C'est la réalité de l'univers.

Néanmoins, il est dit aussi dans le même livre :
si tu te contentes, en ta tâche présente, d’agir conformément à la nature, et, en ce que tu dis et ce que tu fais entendre, de parler selon l’héroïque vérité, tu vivras heureux.
Cela semble sous-entendre qu'il est possible d'agir non-conformément à la nature. Mais Marc Aurèle parle de la nature humaine, pas de la nature présidant à toute chose.

Manuel (26) explique que prendre du recul sur ce qui nous arrive, en se comportant de la même façon que si ça arrivait à un autre, nous aide à comprendre la nature :
"L'expérience commune nous sert à comprendre ce que veut la nature. Ainsi, quand le jeune esclave du voisin casse une coupe, nous sommes prêts à dire: «Ce sont des choses qui arrivent.» Sache donc que, si c'est une de tes coupes qu'on a cassée, tu dois avoir la même réaction que pour celle du voisin."

Pensées livre 10, 6 montre bien que l'être humain fait parti du tout :
"Qu’il y ait des atomes, qu’il y ait une nature, il faut d’abord admettre que je suis partie du Tout que régit la nature"

Néanmoins ce n'est pas parce que quelque chose existe qu'il est bon, par exemple Epictète dit à un père qui a abandonné sa fille malade que les tumeurs cancéreuse ne sont pas pour le bien du corps (Manuel, 12).

La destinée


Dans cet extrait des pensées (livre 5, 8), il est indiqué très clairement que la Nature est la destinée :
Comme on dit : « Asclépios a ordonné à un tel de monter à cheval, de prendre des bains froids et de marcher pieds nus » ; de même, on peut dire aussi « La nature universelle a ordonné à un tel d’être malade, de perdre un membre, d’être privé d’un organe ou d’être affligé d’une autre épreuve analogue. » Dans le premier cas, « a ordonné » signifie ceci : Asclépios a prescrit à un tel ce traitement comme correspondant à sa santé ; dans le second cas : ce qui arrive à chacun lui a été en quelque sorte prescrit comme correspondant à sa destinée.
Tout comme, en effet, nous disons encore que ce qui nous arrive s’harmonise avec nous ; les maçons, de même, disent des pierres taillées qui entrent dans les murs et dans les pyramides, qu’elles s’harmonisent, lorsqu’elles s’ajustent les unes avec les autres dans un certain arrangement. Car, somme toute, il n’y a qu’une unique harmonie ; et, de même que le monde, ce si grand corps, se parfait de tous les corps, de même la Destinée, cette si grande cause, se parfait de toutes les causes. Ce que je dis là, les plus ignorants le conçoivent, car ils disent : « La Destinée lui apportait cela. » Cela donc lui était apporté, et cela lui correspondait. Recevons donc ce qui nous arrive comme nous recevons ce qu’ordonne Asclépios. Bien des choses certes, dans tout ce qu’il ordonne, sont désagréables ; mais nous les accueillons avec empressement dans l’espérance de la santé. Regarde l’achèvement et la réalisation de ce qui a paru bon à la nature universelle, comme tu regardes ta propre santé. Accueille aussi avec autant d’empressement tout ce qui t’arrive, même si tu le trouves trop dur, dans la pensée que par là tu travailles à la santé du monde, à la bonne marche et au bonheur de Zeus. Il n’eût pas, en effet, apporté cet événement à cet homme, si cet apport n’eût pas en même temps importé au Tout, et la nature, telle qu’elle est, n’apporte rien qui ne soit pas correspondant à l’individu qui est régi par elle.

Il faut donc aimer pour deux raisons ce qui t’arrive. L’une parce que cela était fait pour toi, te correspondait, et survenait en quelque sorte à toi, d’en haut, de la chaîne des plus antiques causes. L’autre, parce que ce qui arrive à chaque être en particulier contribue à la bonne marche, à la perfection et, par Zeus ! à la persistance même de Celui qui gouverne la nature universelle. L’univers, en effet, se trouverait mutilé, si tu retranchais quoi que ce soit à la connexion et à la consistance de ses parties, tout comme de ses causes. Or, tu romps cet enchaînement, autant que tu le peux, lorsque tu es mécontent de ce qui t’arrive et que, dans une certaine mesure, tu le détruis.

Notez également qu'il est question du déterminisme.

Pensées (livre 6, 9) :
"Tout s’accomplit selon la nature du Tout, et non selon quelque autre nature qui envelopperait le monde par le dehors, qui serait au dedans enveloppée par lui, ou qui serait à part et distincte."

Pensées pour moi-même (livre 4, 40) montrant les chaines de causes et conséquences :
Représente-toi sans cesse le monde comme un être unique, ayant une substance unique et une âme unique. Considère comment tout se rapporte à une seule faculté de sentir, à la sienne ; comment tout agit par sa seule impulsion, et comment tout contribue à la cause de tout, et de quelle façon les choses sont tissées et enroulées ensemble.

Pensées livre 7, 9, déterminisme très clair :
"Toutes les choses sont entrelacées les unes avec les autres ; leur enchaînement est saint, et presque aucune n’est étrangère à l’autre, car elles ont été ordonnées ensemble et contribuent ensemble à l’ordonnance du même monde. Il n’y a, en effet, qu’un seul monde qui embrasse tout, qu’un seul Dieu répandu partout, qu’une seule substance, une seule loi, une seule raison commune à tous les êtres intelligents ; une aussi est la vérité, puisque la perfection pour les êtres de même nature et participants de la même raison, est une aussi."

Pareil livre 7, 19, déterminisme très clair également :
"Par la substance du Tout, comme par un torrent, tous les corps sont emportés. Rattachés au Tout, ils collaborent avec lui, comme nos membres collaborent les uns avec les autres."

Répété en livre 9, 29 :
"La cause universelle agit comme un torrent ; elle entraîne tout. Quels êtres vulgaires que ces petits hommes qui jouent les politiques et s’imaginent agir en philosophes ! Ils sont pleins de morve. O homme, que fais-tu ? Fais ce que ta nature présentement exige."

Pareil livre 7, 49 :
"A considérer les événements qui se sont passés et tous les changements qui se font aujourd’hui, il est permis d’apercevoir à l’avance les événements qui viendront."

Dans le livre 7, 75, le déterminisme semble même venir du Big Bang :
"La nature universelle a orienté son impulsion vers la création du monde. Dès lors, ou bien tout ce que maintenant il arrive en provient par voie de conséquence, ou bien tout est irrationnel, même les événements les plus importants, ceux que provoque une particulière impulsion du principe qui dirige le monde. En bien des circonstances, le souvenir de cette pensée te donnera plus de sérénité."

Pensées, livre 10, 20 :
"Est utile à chacun ce qu’apporte à chacun la nature universelle, et lui est utile dès le moment où elle le lui apporte."

Pensées, (livre 2, 3) montre des différences entre la providence, la nature, la fortune :
"Les œuvres des Dieux sont pleines de providence ; celles de la Fortune ne se font pas sans la nature ou sans être filées et tissées avec les événements que dirige la Providence."

Pensées livre 12, 1 parle de la providence comme destinée et qu'il faut s'en remettre à elle :
"si tu laisses tout le passé, si tu remets l’avenir à la Providence, et si, te bornant uniquement au présent, tu le diriges vers la piété et vers la justice. Vers la piété, afin que tu aimes le sort qui t’est échu, car la nature te l’a destiné, tout comme elle te destinait à lui. Vers la justice, afin que librement et sans ambiguïté tu dises la vérité, et que tu agisses selon la loi et la valeur des choses."

Pensées livre 7, 19 :
"Par la substance du Tout, comme par un torrent, tous les corps sont emportés. Rattachés au Tout, ils collaborent avec lui, comme nos membres collaborent les uns avec les autres. Combien de Chrysippes, combien de Socrates, combien d’Epictètes le temps a déjà engloutis ! Aie recours, à propos de tout homme et de toute chose, à la même réflexion."

Pensées livre 7, 8 :
"Que les choses à venir ne te tourmentent point. Tu les affronteras, s’il le faut, muni de la même raison dont maintenant tu te sers dans les choses présentes."

Livre 9, 28 dit que même si le déterminisme est faux, on peu pratiquer :
"s’il y a un Dieu, tout est pour le mieux. Mais si tout marche au hasard, ne te laisse pas toi-même aller au hasard."



Un idéal


Tiré du manuel :
Quand tu te prépares à faire quoi que ce soit, représente-toi bien de quoi il s'agit. Si tu sors pour te baigner, rappelle-toi ce qui se passe aux bains publics: on vous éclabousse, on vous bouscule, on vous injurie, on vous vole. C'est plus sûrement que tu feras ce que tu as à faire si tu t'es dit: «Je vais aller aux bains et exercer ma liberté de choisir en accord avec la nature.» De même pour toutes tes autres tâches. Car, ayant fait cela, s'il arrive quelque chose qui t'empêche de te baigner, tu auras la réponse toute prête: «Je ne voulais pas seulement me baigner, mais exercer ma liberté de choisir en accord avec la nature; si je me mets en colère à cause de ce qui m'arrive, ce ne sera pas le cas.»
Là il dit : ne pas imaginer qu'on va se baigner. On va simplement mettre en application notre nature. C'est à dire tenter de matérialiser notre désir de se baigner, peut être que ça réussira, peut être pas. Si on ne peut pas se baigner, ce n'est pas grave.

Autre exemple du manuel : "Supprime donc en toi toute aversion pour ce qui ne dépend pas de nous et, cette aversion, reporte-la sur ce qui dépend de nous et n'est pas en accord avec la nature."
Ici, le terme "nature" est vu comme un idéal. Ce qui dépend de nous, c'est notre monde intérieur. Il conseille en quelque sorte de rejeter les pensées qui ne nous rapprochent pas de l'idéal philosophique du stoicisme.

Encore le manuel : Mais moi, qu'est-ce que je cherche? À connaître la nature afin de la prendre pour guide. Il conseille de découvrir la réalité des choses afin d'adopter une conduite appropriée. Ou, autrement dit, il conseille de trouver quel est l'idéal à atteindre pour le pratiquer.


Pensées pour moi-même (livre 5, 1) :
Es-tu donc né pour te donner de l’agrément ? Et, somme toute, es-tu fait pour la passivité ou pour l’activité ? Ne vois-tu pas que les arbustes, les moineaux, les fourmis, les araignées, les abeilles remplissent leur tâche respective et contribuent pour leur part à l’ordre du monde ? Et toi, après cela, tu ne veux pas faire ce qui convient à l’homme ? Tu ne cours point à la tâche qui est conforme à la nature ?
— Mais il faut aussi se reposer.
— Il le faut, j’en conviens. La nature cependant a mis des bornes à ce besoin, comme elle en a mis au manger et au boire. Mais toi pourtant, ne dépasses-tu pas ces bornes, et ne vas-tu pas au delà du nécessaire ? Dans tes actions, il n’en est plus ainsi, mais tu restes en deçà du possible. C’est qu’en effet, tu ne t’aimes point toi-même, puisque tu aimerais alors, et ta nature et sa volonté

Ici on voit bien qu'il parle de la nature de la personne ("TA nature") et de l'ordre naturel des choses ("SA volonté").

Deux interprétations possibles ici :
1) Soit il conseille de s'atteler à notre tâche d'être humain comme le font les animaux. Cette interprétation signifie qu'il y a des sortes de règles, une attitude à suivre selon le rôle qu'on a sur terre. On retrouve ça très clairement dans le manuel d'Epictète, mais à une échelle plus fine que celle d'un être humain :
Souviens-toi que tu joues dans une pièce qu'a choisie le metteur en scène: courte, s'il l'a voulue courte, longue, s'il l'a voulue longue. S'il te fait jouer le rôle d'un mendiant, joue-le de ton mieux; et fais de même, que tu joues un boiteux, un homme d'État ou un simple particulier. Le choix du rôle est l'affaire d'un autre.

Pour ce qui est du rôle de l'humain, on le voit dans les entretiens d'Epictète (2, 9) :
"Remplir son rôle d'homme, et rien de plus, n'est pas encore une chose toute simple. Qu'est-ce que l'homme en effet ? Un être animé, dit-on, qui a la raison, et qui doit mourir. Or, tout d'abord, de qui la raison nous distingue-t-elle ? Des bêtes sauvages. Et de qui encore ? Du bétail, et de ce qui lui ressemble. Vois donc à ne jamais agir comme la bête sauvage ; autrement, c'en est fait de l'homme en toi : tu n'auras pas rempli ton rôle. Vois à ne jamais agir comme le bétail ; autrement, de cette façon aussi, c’en est fait de l'homme en toi. Quand donc agissons-nous comme le bétail ? Quand nous agissons en vue de notre estomac ou des plaisirs de la chair, sans réflexion, salement et sans soins, de qui nous rapprochons-nous ? Des bestiaux. Qui détruisons-nous en nous-mêmes ? L’être raisonnable. Quand nous agissons avec entêtement, avec méchanceté, avec colère, avec violence, de qui nous rapprochons-nous ? Des bêtes sauvages."

Ou encore ici dans les pensées (livre 6, 33) :
"Le travail de la main ou du pied n’est pas contraire à leur nature, tant que le pied ne fait que la fonction du pied, et la main la fonction de la main. De même, l’homme, en tant qu’homme, ne fait pas un travail contraire à la nature, tant qu’il fait ce que l’homme doit faire. Et, si ce n’est pas contraire à sa nature, ce qu’il fait n’est pas non plus pour lui un mal."
Néanmoins si on montrait à Marc Aurèle un manchot utilisant ses pieds comme mains je ne pense pas qu'il aurait été contre.

Et ici très bien détaillé (Pensées, livre 7, 55) :
"Dans la constitution de l’homme, le caractère essentiel est donc la sociabilité. Le second, c’est la faculté de résister aux sollicitations corporelles, car le propre du mouvement de la raison et de l’intelligence est de se donner sa limite à lui-même et de ne jamais être vaincu par les mouvements des sens ni par ceux de l’instinct. Ces deux mouvements, en effet, sont de nature animale. Mais le mouvement de l’intelligence veut prédominer et ne pas être maîtrisé par eux, et cela, à juste titre, car il est d’une nature à pouvoir se servir de tous les autres. En troisième lieu, il est dans la constitution d’un être raisonnable de ne pas se montrer prompt à juger, ni facile à duper. Que ton principe directeur, en s’en tenant à ces prérogatives, suive droit son chemin, et il possède ce qui lui appartient."

Et encore ici (pensées livre 10, 8) :
"[les dieux] veulent enfin que ce soit le figuier qui remplisse la fonction du figuier, le chien celle du chien, l’abeille celle de l’abeille et l’homme, celle de l’homme."

2) Soit il conseille la réalisation d'un idéal, à partir de notre potentiel. Toutes les abeilles ne font pas de miel, mais elles ont toutes un rôle, et elle ne paressent pas. De la même manière, tous les humains ont un rôle (différent) et ici Marc Aurèle nous conseille de jouer notre rôle du mieux qu'on le puisse.

Même idée dans Pensées (livre 8, 12) :
"Lorsque tu as peine à t’arracher au sommeil, rappelle-toi qu’il est conforme à ta constitution et à la nature humaine d’accomplir des actions utiles au bien commun, et que dormir t’est commun avec les êtres dénués de raison. Or, ce qui est conforme à la nature de chaque être est plus particulièrement propre à lui, plus naturel et, par conséquent, plus agréable aussi."
Là on voit Marc Aurèle a une vision particulière de ce que devait être la nature de l'être humain.

La nature humaine, selon Marc Antoine est de rendre service, d'être sociable (Pensées, livre 7, 74) :
"Personne ne se lasse de recevoir un service. Or, rendre service est agir conformément à la nature. Ne te lasse donc point de te rendre service, en obligeant les autres."

Livre 8, 26 :
"Bonheur de l’homme : faire ce qui est le propre de l’homme. Et ce qui est le propre de l’homme, c’est d’être bienveillant envers ses pareils, de mépriser les mouvements des sens, de discerner les idées qui méritent créance, de contempler la nature universelle et tout ce qui arrive conformément à sa loi."

Livre 9, 1 :
"La nature universelle, en effet, ayant constitué les êtres raisonnables les uns pour les autres, afin qu’ils s’aident les uns les autres selon leur pouvoir, qu’ils ne se nuisent en aucune façon, l’homme qui transgresse cette volonté se montre évidemment impie envers la plus auguste des divinités."


Pensées, livre 9, 31 dit que faire le bien commun est conforme à la nature :
"faire aboutir impulsions et actions au bien commun, étant donné qu’agir ainsi est pour toi conforme à la nature"

Pensées (livre 7, 11) :
"Pour l’être raisonnable, la même action qui est conforme à la nature, est aussi conforme à la raison."

Pensées 9, 42, il faut aider sans rien demander en retour car on a déjà la satisfaction d'avoir suivi sa nature :
"Qu’exiges-tu de plus, si tu as fait du bien à quelqu’un ? Ne te suffit-il pas d’avoir agi selon ta nature,mais cherches-tu encore à en être payé ? C’est comme si l’œil exigeait une récompense pour voir, et les pieds pour marcher."

Manuel, 53 nous explique que même malade il faut rester stoïque et conforme à la nature :
"A quelle fin étudies-tu donc, esclave ? N’est-ce pas pour arriver au calme ? à la tranquillité ? N’est-ce pas pour te mettre et te maintenir en conformité avec la nature ? Or, quand tu as la fièvre, qui t’empêche de mettre cet accord entre la nature et ta partie maîtresse ? C’est ici le moment de faire tes preuves ; c’est ici l’épreuve du philosophe ; car la fièvre fait partie de la vie, comme la promenade, les traversées, les voyages par terre. Est-ce que tu lis en te promenant ? — Non. — Eh bien, c’est la même chose quand tu as la fièvre. Si tu restes convenable en te promenant, tu es ce que doit être un promeneur ; si tu es convenable ayant la fièvre, tu es ce que doit être un fiévreux."

La nature transforme et fait naître


Pensées pour moi-même :
Considère sans cesse que tout ce qui naît provient d’une transformation, et habitue-toi à penser que la nature universelle n’aime rien autant que de transformer ce qui est pour en former de nouveaux êtres semblables. Tout être, en quelque sorte, est la semence de l’être qui doit sortir de lui.

Pensées, livre 9, 3 :
"Ne méprise pas la mort, mais fais-lui bon accueil, comme étant une des choses voulues par la nature."

Pensées, livre 9, 35 :
"La perte de la vie n’est pas autre chose qu’une transformation. Tel est ce qui plaît à la nature universelle, et c’est selon ses plans que tout se fait à propos, que tout, depuis l’éternité, semblablement se produit et se reproduira sous d’autres formes semblables à l’infini."

Pensées, livre 2, 3 :
"ce qui conserve le monde, ce sont les transformations des éléments, aussi bien que celles de leurs combinaisons. Que cela te suffise et te serve de principes"

Pensées livre 7, 25 :
"Tout ce que tu vois, autant que cela ne l’est pas encore, la nature qui gouverne le Tout va le transformer. De la substance de ces choses, elle fera d’autres choses, et de la substance de celles-ci, d’autres encore, afin que le monde soit toujours nouveau."

Pensées livre 9, 28 :
"cette terre se transformera, et celle qui lui succédera, à l’infini se transformera, et de nouveau à l’infini changera la terre qui en naîtra."

Pensées livre 9, 35 :
"La perte de la vie n’est pas autre chose qu’une transformation. Tel est ce qui plaît à la nature universelle, et c’est selon ses plans que tout se fait à propos, que tout, depuis l’éternité, semblablement se produit et se reproduira sous d’autres formes semblables à l’infini."

Pensées livre 10, 7, tout se transforme :
"Toutes les parties du Tout, toutes celles, veux-je dire, qui se trouvent comprises dans le monde, nécessairement périront. Mais qu’on entende ce périront dans le sens de se rendront différentes."

Le Manuel 11 dit qu'il faut accepter la mort comme naturelle, on renvoie à la nature :
Ne dis jamais, à propos de rien, que tu l'as perdu; dis: «Je l'ai rendu.» Ton enfant est mort? Tu l'as rendu. Ta femme est morte? Tu l'as rendue. On t'a volé? Eh bien, ce que l'on t'a volé, tu l'as rendu."

Même idée Pensées 10, 14 :
"A la nature qui donne et reprend tout, l’homme instruit et modeste dit : « Donne ce que tu veux ; reprends ce que tu veux. »"

Ce qui est contre-nature


Pensées pour moi-même (livre 4, 39) dit très clairement que des choses échappent totalement à la nature :
"Ce qui peut, en effet, tout aussi bien survenir à l’homme qui vit contre la nature qu’à celui qui vit selon la nature, n’est ni conforme à la nature ni contraire à la nature."

Pensées pour moi-même (livre 4, 51) donne un exemple de quelque chose de contre nature (le chemin qui n'est pas le plus court) :
"Va toujours par le chemin le plus court, et le plus court est celui qui va selon la nature. Voilà pourquoi il faut agir et parler en tout de la façon la plus naturelle. Une telle ligne de conduite te délivrera de l’emphase, de l’exagération et du style figuré et artificiel."

Il ne faut pas juger les gens "contre nature" (manuel) :
"Signes distinctifs de l'homme en progrès: il ne blâme personne, ne loue personne, ne reproche rien à personne, n'accuse personne;"

Pensées pour moi-même (livre 7, 55) :
"Ne porte pas tes regards sur le principe directeur des autres, mais regarde droit où te conduit la nature : la nature universelle, par les accidents qui t’arrivent, et ta propre nature, par les devoirs qu’elle t’impose. Chaque être doit accomplir, en effet, ce qui est en accord avec sa constitution."

Récompenses à agir selon sa nature d'homme


Marc Aurèle dit que le bonheur viendra d'agir selon sa nature mais également qu'il n'y a pas de quoi se vanter (pensées, 12, 32) :
" représente-toi qu’il n’y a rien de grand que d’agir comme le veut ta nature, et que de supporter ce que t’apporte la commune nature."

Ou encore (livre 9, 42) :
"Qu’exiges-tu de plus, si tu as fait du bien à quelqu’un ? Ne te suffit-il pas d’avoir agi selon ta nature,mais cherches-tu encore à en être payé ? C’est comme si l’œil exigeait une récompense pour voir, et les pieds pour marcher."

Contradictions apparentes


Il faut agir selon la nature, mais vu que c'est le destin, ne le fait-on donc pas TOUJOURS ?
OUI, on agit toujours selon le destin.
Mais dans ce destin, on fait des choix (inévitables, mais quand même des choix !) qui nous poussent plus ou moins vers l'idéal de la nature humain.

En conclusion


Tout ce qui fut, est et sera vient d'une chaîne de cause et de conséquence. Néanmoins, cela ne doit pas nous rendre apathique et desespéré : nous avons la capacité de décider, d'agir, dans ce système causal, sans le briser. Nos décisions se basent sur des causes et c'est normal.
En restant dans ces limites déterminées, on peut donc influencer notre propre nature. Marc Aurèle ou Epictète nous donnent des recommandations pour arriver à une certaine nature qu'ils jugent, après analyse logique, être la meilleure, ce qu'ils appellent donc "la nature de l'être humain".


Hêgemonikon


L'hêgemonikon, le "principe directeur" de nos pensées, le siège de notre esprit, de juger, de décider. Étant donné que le stoicisme s'étale sur des siècles, ce que désigne l'Hêgemonikon a évolué et est complexe. Voir le livre "La Théorie de la connaissance des stoïciens" pour avoir un petit aperçu de cette complexité.

L'hêgemonikon est parfois divisé en 4 :
-répresentation [phantasia]. Zénon disait que c'était l'empreinte d'une chose dans l'âme.
-impulse [hormê]
-assentiment [sugkatathesis].
-reason [logos]

Pensées pour moi-même (livre 5, 11) :
"XI. — A quoi donc en ce moment fais-je servir mon âme ? En toute occasion, me poser cette question à moi-même et me demander : « Qu’y a-t-il à cette heure dans cette partie de moi-même, qu’on appelle principe directeur, et de qui ai-je l’âme en cet instant ? N’est-ce pas celle d’un enfant, d’un jeune homme, d’une femmelette, d’un tyran, d’une tête de bétail, d’un fauve ?»"

Pour Epictète, c'est donné par Dieu et dans Les Entretiens il dit que sa nature divine le rend indomptable (1, 17) :
"Car, si Dieu eût fait que cette partie spéciale, qu’il a détachée de lui-même pour nous la donner, pût être contrainte par lui ou par d’autres, il ne serait pas Dieu, et n’aurait pas de nous le soin qu’il en doit avoir. Voilà (dit le devin) ce que je trouve dans les victimes ; voilà ce qu’elles t’annoncent. Si tu le veux, tu es libre ; si tu le veux, tu n’accuseras personne, tu ne feras de reproche à personne. Tout arrivera conformément à ta volonté et à celle de Dieu tout ensemble."

Pensées pour moi-même (livre 10, 38) :
"Souviens-toi que le fil qui te meut comme une marionnette est cette force cachée au dedans de toi, cette force qui fait qu’on s’exprime, qu’on vit et qui, s’il faut le dire, fait qu’on est homme. Ne te la représente jamais comme confondue avec le réceptacle qui l’enveloppe, ni avec ces organes qui sont collés autour. Ils sont comme des outils, avec cette seule différence qu’ils naissent naturellement avec nous, vu que ces parties de notre être ne lui servent pas plus, sans la cause qui les met en mouvement et les ramène au repos, que la navette à la tisseuse, le roseau à l’écrivain, et le fouet au cocher."

-nous avons un contrôle sur nos pensées, nos jugements, nos désirs, bref, notre vie intérieure (même si des pensées ou des jugements parasites peuvent exister).
-il faut accepter les choses sur lesquelles nous n'avons pas de contrôle, cependant on peut quand même se battre pour les influencer !
Pensées pour moi même, livre 9, 31 : "Impassibilité à l’égard des événements qui arrivent du fait de la cause extérieure ; justice dans les actions dont la cause provient de toi, c’est-à-dire faire aboutir impulsions et actions au bien commun, étant donné qu’agir ainsi est pour toi conforme à la nature."

Contrôle


Manuel d'Epictète :
"Si on livrait ton corps au premier venu, tu serais indigné; et pourtant tu livres à n'importe qui ton jugement, avec pouvoir d'y jeter trouble et confusion pour peu qu'on t'injurie, et tu n'as pas honte."

Pensées livre 9, 3 :
"tu peux naturellement supporter tout ce que ton opinion est à même de rendre supportable et tolérable"

Vrac


Ne pas désirer ce qui n'est pas en notre pouvoir


Attention ce n'est pas un appel à la passivité.

Le conseil le plus clair est dans le Manuel, 8 :
"N'attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites; décide de vouloir ce qui arrive comme cela arrive et tu seras heureux."
Exemple : en allant faire ses courses, ne pas souhaiter trouver 1000€ dans la rue. Souhaiter plutôt voir la réalité du monde telle qu'elle est. Cela est un bon moyen d'être satisfait (également, cela permet de se concentrer sur la nature réelle des choses).

Même idées dans Pensées, livre 7, 27 :
"N’envisage pas comme toujours présentes les choses absentes, mais évalue, entre les choses présentes, celles qui sont les plus favorables, et rappelle-toi avec quel zèle tu les rechercherais, si elles n’étaient point présentes. Mais garde-toi en même temps de tellement te complaire aux choses présentes que tu ne t’habitues à les surestimer, de sorte que, si par hasard elles te manquaient, tu en serais bouleversé."

Même idée dans Pensées, livre 7, 57 :
"N’aimer uniquement que ce qui t’arrive et ce qui constitue la trame de ta vie."

Manuel, 14 reprend la même idée :
"Si tu souhaites que tes enfants, ta femme et tes amis soient éternels, tu es un sot, car c'est vouloir que ce qui ne dépend pas de toi en dépende; que ce qui n'est pas à toi t'appartienne. De même, si tu veux un serviteur sans défauts, tu es stupide, puisque tu voudrais que la médiocrité soit autre chose que ce qu'elle est."

La dernière phrase de Manuel 14 semble contradictoire :
"Mais si tu veux atteindre l'objet de tes désirs, tu le peux. Exerce-toi à ce qui est en ton pouvoir.
"ce qui est en ton pouvoir", c'est le contrôle qu'on peut avoir sur notre vie intérieur, notre esprit.
Il ne dit pas "tu peux avoir tout ce que tu veux", il dit "si tu veux avoir tout ce que tu veux, contente toi de vouloir ce que tu peux contrôler".

Manuel :
"Supprime donc en toi toute aversion pour ce qui ne dépend pas de nous et, cette aversion, reporte-la sur ce qui dépend de nous et n'est pas en accord avec la nature"

Pensées livre 9, 39 explique qu'au lieu de souhaiter de l'argent (par ex) il faudrait souhaiter ne plus désirer de l'argent :
"Ou les Dieux n’ont aucun pouvoir, ou ils ont un pouvoir. S’ils n’ont aucun pouvoir, pourquoi pries-tu ? Mais s’ils ont un pouvoir, pourquoi ne les pries-tu pas de te donner de ne rien avoir à craindre des choses de ce monde, de n’en désirer aucune et de ne jamais t’affliger pour aucune, au lieu de leur demander que telle chose t’advienne ou ne t’advienne pas ?"

Livre 9, 42, accepter le monde tel qu'il est :
"Lorsque tu es offensé par l’impudence d’un homme, demande-toi aussitôt : « Se peut-il donc qu’il n’y ait pas d’impudents dans le monde ? » Cela ne se peut pas. Ne réclame donc pas l’impossible, puisque cet homme est l’un de ces impudents qui nécessairement se trouvent dans le monde."

Pensées livre 10, 1 dis qu'il faut aimer sa situation actuelle :
"te contenteras-tu de ta condition présente, te réjouiras-tu de tout ce qui présentement t’arrive"

Modération du plaisir


Manuel, 34 :
"Quand il te vient l'envie d'un plaisir, comme pour les autres sortes de représentations, prends garde de ne pas céder à sa violence: laisse reposer la chose et accorde-toi un délai, songe à ces deux instants: celui où tu goûteras le plaisir et celui où, après y avoir goûté, tu en auras le regret"

Manuel 48 :
"Tout désir, il l'a écarté de lui; quant à l'aversion, il est entraîné à n'en éprouver que pour ce qui, tout en dépendant de nous, est contraire à la nature. Ses inclinations, quel qu'en soit l'objet, sont modérées. S'il passe pour stupide ou ignorant, il n'en a cure. En un mot, le seul ennemi qu'il ait à redouter, c'est lui-même"

Manuel, 2, 2 :
"le désir est tendu vers son objet tandis que le but de l'aversion, c'est de ne pas tomber dans ce qu'on redoute. Si l'on est infortuné en manquant l'objet de son désir, on est malheureux en tombant dans ce qu'on voulait éviter. Donc, si tu ne cherches à fuir que ce qui est dépendant de toi et contraire à la nature, il ne t'arrivera rien que tu aies voulu fuir. Mais si tu cherches à éviter la maladie, la mort ou la misère, tu seras malheureux."

[le second caractère essentiel est ] "la faculté de résister aux sollicitations corporelles, car le propre du mouvement de la raison et de l’intelligence est de se donner sa limite à lui-même et de ne jamais être vaincu par les mouvements des sens ni par ceux de l’instinct. Ces deux mouvements, en effet, sont de nature animale. Mais le mouvement de l’intelligence veut prédominer et ne pas être maîtrisé par eux, et cela, à juste titre, car il est d’une nature à pouvoir se servir de tous les autres."

Livre 10, 8 :
"prééminence de la partie raisonnable sur les émotions douces ou rudes de la chair, sur la gloriole, la mort et toutes choses semblables."

Mise en application



Manuel :
"Ce n'est pas en lui mettant l'herbe sous le nez que les moutons montrent au berger qu'ils ont bien mangé; c'est à leur laine et à leur lait qu'on s'en aperçoit, après qu'ils ont digéré leur nourriture; eh bien, fais de même: ne va pas mettre sous le nez des profanes les principes de la philosophie, fais-leur en voir les effets quand tu les as digérés."

Manuel :
"Si tu te contentes de peu pour les besoins du corps, ne va pas en faire parade. Si tu ne bois que de l'eau, ne va pas dire à tout propos: «Je ne bois que de l'eau.» Si un jour tu décides de t'entraîner à supporter la douleur, fais-le en privé"

Manuel :
"1. Le premier domaine de la philosophie et le plus indispensable, c'est la mise en pratique des principes, comme, par exemple, l'interdiction de mentir. Le second concerne les démonstrations: ainsi, pourquoi ne faut-il pas mentir. Le troisième explique et analyse les deux premiers: ainsi, la reconnaissance qu'on est en présence d'une démonstration; ce que sont une démonstration, une déduction, le vrai, le faux, etc. Par conséquent, le troisième domaine est indispensable pour accéder au second, comme le second pour accéder au premier.
2. Mais le plus indispensable, le terme de toute recherche, c'est le premier. Seulement, nous faisons tout à l'envers: nous nous attardons au troisième, nous lui consacrons tous nos efforts en oubliant complètement le premier. Voilà pourquoi nous mentons sans cesse en étant prêts, cependant, à exprimer le raisonnement qui prouve qu'il ne faut pas mentir..."

Manuel (33, 1) :
"À partir d'aujourd'hui, décide d'un style, d'un genre de vie que tu garderas aussi bien seul que devant les autres. "

Pensées livre 7, 67 :
"Il est parfaitement possible, en effet, d’être un homme divin et de n’être remarqué par personne."

Pensées livre 10, 16 :
"Il ne s’agit plus du tout de discourir sur ce que doit être l’homme de bien, mais de l’être."

Manuel (trad Guyau, 8) nous dit d'accueillir les obstacles :
"Qui pourra me mettre hors de moi et me troubler ? Qui pourra me sembler pénible ? Vais-je donc, au lieu d’employer ma force à ce pour quoi je l’ai reçue, pleurer et gémir sur les événements ?
Que crois-tu donc que fût devenu Hercule, s’il n’y avait pas eu le fameux lion, et l’hydre, et le cerf, et le sanglier, et plus d’un homme inique et cruel qu’il a chassés et dont il a purgé la terre ? Qu’aurait-il fait, si rien de pareil n’avait existé ? Il est évident qu’il se serait enveloppé dans son manteau et y aurait dormi. Il n’aurait pas été Hercule.
Toi, à ton tour, comprends donc tout cela, et jette les yeux sur les forces qui sont en toi, considère-les, et dis : « Envoie maintenant, ô Jupiter, les circonstances que tu voudras ; car j’ai des ressources et des moyens donnés par toi-même pour tirer parti de tous les événements. »"

Se représenter le pire pour s'y habituer


Manuel (33, 13) :
"Lorsque tu te rends chez un personnage influent; prévois qu'il ne sera pas chez lui, qu'on te fermera la porte au nez en la faisant claquer bien fort et qu'on ne se souciera pas de toi le moins du monde"

Contre l'imagination




Pensées, 7, 29 :
"XXIX. — Efface l’imagination. Arrête cette agitation de pantin. Circonscris le moment actuel. Comprends ce qui t’arrive, à toi ou à un autre. Distingue et analyse, en l’objet qui t’occupe, sa cause et sa matière. Pense à ta dernière heure. La faute que cet homme a commise, laisse-la où la faute se tient."

Pensées, 9, 7 :
"VII. — Effacer ce qui est imagination ; réprimer l’impulsion ; éteindre le désir ; rester maître de sa faculté directive."

Pensées, 7, 17 :
"XVII. — Le bonheur, c’est de posséder un bon génie, ou une bonne raison. Que fais-tu donc ici, imagination ? Va-t-en, par les Dieux, comme tu es venue !.Je n’ai pas besoin de toi. Tu es venue, selon ta vieille habitude ; je ne t’en veux pas ; seulement, retire-toi."

Pensées, 7.2 semble en désaccord mais ça parle juste des principes du stoïcisme :
"Les principes vivent. Comment d’ailleurs pourraient- ils mourir, à moins que ne s’éteignent les représentations correspondantes ? Or, ces représentations, il est en ton pouvoir de les ranimer sans cesse. Je puis, sur chaque chose, me faire l’idée qu’il faut. Et si je le puis, pourquoi me troubler ? Ce qui est en dehors de mon intelligence n’est absolument rien pour mon intelligence. Comprends-le, et te voilà sur pied. Il t’est permis de revivre. Regarde à nouveau les choses que tu as vues, car c’est là revivre."

Pensées livre 9, 32 :
"Tu peux supprimer bien des sujets pour toi de trouble superflus et qui n’existent tous qu’en ton opinion"

Manuel d'Epictète


"XX - Souviens-toi que ce qui te cause du tort, ce n'est pas qu'on t'insulte ou qu'on te frappe, mais l'opinion que tu as qu'on te fait du tort. Donc, si quelqu'un t'a mis en colère, sache que c'est ton propre jugement qui est le responsable de ta colère. Essaye de ne pas céder à la violence de l'imagination: car, une fois que tu auras examiné la chose, tu seras plus facilement maître de toi."


Vivre le moment présent


Pensées 12, 3 :
"si tu t’exerces à vivre seulement ce que tu vis, c’est-à-dire le présent, tu pourras vivre tout le temps qui te reste jusqu’à la mort en le passant dans le calme, dans la bienveillance et l’amabilité envers ton Génie."

Sénèque, lettre 101 :
"Aussi faut-il disposer notre âme comme si nous y touchions déjà : ne remettons rien au futur, réglons journellement nos comptes avec la vie. "

Pensées 2, 14 :
"Quand tu devrais vivre trois fois mille ans, et même autant de fois dix mille ans, souviens-toi pourtant que nul ne perd une vie autre que celle qu’il vit, et qu’il ne vit pas une vie autre que celle qu’il perd. Par là, la vie la plus longue revient à la vie la plus courte. Le temps présent, en effet, étant le même pour tous, le temps passé est donc aussi le même, et ce temps disparu apparaît ainsi infiniment réduit. On ne saurait perdre, en effet, ni le passé, ni l’avenir, car comment ôter à quelqu’un ce qu’il n’a pas ? Il faut toujours se souvenir de ces deux choses : l’une que tout, de toute éternité, est d’identique aspect et revient en de semblables cercles, et qu’il n’importe pas qu’on fixe les yeux sur les mêmes objets durant cent ans, deux cents ans, ou durant l’infini du cours de la durée. L’autre, que celui qui a le plus longtemps vécu et que celui qui mourra le plus tôt, font la même perte. C’est du seul présent, en effet, que l’on peut être privé, puisque c’est le seul présent qu’on a et qu’on ne peut perdre ce qu’on n’a point."

Pensées, 9, 36 :
"XXXVI. — Ne te laisse pas troubler par la représentation de ta vie tout entière. N’embrasse point en pensée quels grands et quels nombreux ennuis devront sans doute t’atteindre. Mais, à chacun des ennuis présents, demande-toi : « Qu’y a-t-il en ce fait d’intolérable et d’insupportable ? » Tu rougirais, en effet, de le confesser. Rappelle-toi ensuite que ce n’est ni le futur, ni le passé qui te sont à charge, mais toujours le présent. Et le présent se raccourcit, si tu le ramènes à ses seules limites et si tu convaincs d’erreur ton intelligence, lorsqu’elle se sent incapable de s’opposer à ce faible ennemi."

Pensées livre 7, 54 :
"En tout lieu et sans cesse, il dépend de toi d’être pieusement satisfait de l’occurrence présente, de se comporter selon la justice avec les hommes présents, de fixer toute son attention sur l’idée présente, afin qu’il ne s’y glisse rien d’incompréhensible."

Comportement


Voir le manuel d'Epictète à partir de la section 34. Globalement, se taire, ne pas parler des gens ou les comparer, ne pas parler d'actualité, éviter de promettre, ne pas être vulgaire, éviter le luxe, sexe de façon raisonnable, rester digne, tranquille, rire peu, ne pas chercher à faire rire, ne pas parler de chose obscènes.

Ne pas se mettre en colère dit les Pensées livre 7, 24 :
"Un visage où la colère est empreinte est tout à fait contre nature."

Avoir l'âme pleine de joie :
"Passe à travers la vie sans violence, l’âme pleine de joie, même si tous les hommes poussent contre toi les clameurs qu’ils voudront, même si les fauves déchirent les morceaux de cette pâte que tu épaissis autour de toi."

On peut rester stoïque même en étant somnolent, livre 7, 64 :
"A toute douleur, aie cette pensée à ta portée cela n’est pas honteux, cela ne lèse point l’intelligence qui te gouverne, car celle-ci, ni en tant que raisonnable, ni en tant que sociable, ne saurait être corrompue par la douleur. Dans les grandes douleurs toutefois, aie recours à cette maxime d’Epicure : « La douleur n’est ni intolérable ni éternelle, si tu le souviens de ses limites et si tu n’y ajoutes rien par l’opinion que tu t’en fais. » Rappelle-toi encore ceci : qu’il y a bien des choses qui t’insupportent et qui, sans le paraître, sont de véritables douleurs, comme la somnolence, l’extrême chaleur, le manque d’appétit. Si donc un de ces maux te chagrine, dis-toi que tu cèdes à la douleur."

Livre 10, 8 donne de nombreuses définitions :
"Lorsque tu te seras nommé homme de bien, réservé, véridique, prudent, résigné, magnanime, fais attention à ne pas avoir à te nommer autrement ; et, si tu viens à perdre ces noms, reviens vite vers eux. Souviens-toi que prudent signifiait pour toi l’attention méthodique et soigneuse que tu devais porter à chaque chose ; résigné, l’acquiescement volontaire à tout ce que peut te donner en partage la commune nature ; magnanime, la prééminence de la partie raisonnable sur les émotions douces ou rudes de la chair, sur la gloriole, la mort et toutes choses semblables."

Parole juste


Pensées 6.4 :
"Il faut, mot pour mot, se rendre compte de ce que l’on dit, et, en toute action, de ce qui en résulte ; dans ce dernier cas, voir directement à quel but notre action se rapporte ; et, dans le premier cas, veiller à ce que les mots signifient."

Amour du prochain


Pensées Livre 7, 22, très clair :
"Le propre de l’homme est d’aimer même ceux qui l’offensent."

Livre 7, 26 :
"Lorsqu’un homme a commis une faute contre toi, considère aussitôt quelle opinion il se fait du bien ou du mal pour avoir commis cette faute. Lorsque tu le sauras, en effet, tu auras pitié de lui, et tu n’éprouveras ni étonnement ni colère. Car, ou bien, toi aussi, tu te fais encore la même opinion que lui sur le bien, ou une autre analogue, et il faut donc lui pardonner. "

Livre 7, 46 :
" prends garde que la noblesse et la vertu ne soient toute autre chose que de veiller au salut des autres et à son propre salut."

Livre 7, 55 :
"Dans la constitution de l’homme, le caractère essentiel est donc la sociabilité."

Pensées, livre 9, 31 dit que faire le bien commun est conforme à la nature :
"faire aboutir impulsions et actions au bien commun, étant donné qu’agir ainsi est pour toi conforme à la nature"

Livre 9, 42, il faut aider sans rien demander en retour car on a déjà la satisfaction d'avoir suivi sa nature :
"Qu’exiges-tu de plus, si tu as fait du bien à quelqu’un ? Ne te suffit-il pas d’avoir agi selon ta nature,mais cherches-tu encore à en être payé ?"

Un peu pareil livre 10, 13 sauf qu'il semble expliquer (pas sûr) que les gens ne sont pas dignes de nous juger :
" T’importera-t-il d’être loué par un tiers pour ce que tu accomplis de juste ou de bien ? » Cela ne m’importera pas. As-tu oublié comment ces gens, qui font les importants en louant et en blâmant les autres, se conduisent"

Pensées livre 10, 4 :
"S’il se trompe, instruis-le avec bienveillance et montre-lui sa méprise. Mais, si tu ne le peux pas, n’en accuse que toi, ou pas même toi."

Pensées livre 10, 6 :
"en tant que je suis comme apparenté aux parties qui me sont semblables, je ne ferai rien de nuisible à la communauté, mais je m’inquiéterai plutôt de mes semblables, je dirigerai toute mon activité vers le bien commun"


Manuel, 42 : Quand quelqu’un te fait du tort, ou dit du mal de toi, souviens-toi qu’il le fait ou le dit en croyant faire ce qui est pour lui convenable : il n’est donc pas possible qu’il suive ton opinion, mais la sienne ; et si son opinion est vicieuse, c’est lui qui a le mal, puisque c’est lui qui a l’erreur. Et en effet, si quelqu’un croit faux un syllogisme vrai, ce n’est pas le syllogisme qui en souffre, mais l’homme qui se trompe. En partant de là, tu te conduiras avec douceur envers celui qui t’injuriera ; car tu te diras, à chaque injure : « Cela lui a paru bon. »

Voir Oïkéiosis, "s'appartenir à soi", "conciliatio", "sui amor", amour de la vertu, étendu à l'amour des autres selon Théophraste.

Le monde se répète



Livre 7, 49 nous dit qu'à 40 ans on devrait avoir tout vécu :
"avoir observé la vie humaine pendant quarante ou pendant dix mille ans, est-il équivalent. Car, que verras-tu de plus ?"

Livre 9, 37, même idée :
"Cela revient au même d’avoir observé les choses de ce monde cent ans durant ou pendant trois ans."

Penser à l'avenir


Même s'ils conseillent de rester dans le présent (seul moment où on a le contrôle), il faut quand même planifier sa vie :

Livre 8, 32 :
"Il faut régler sa vie action par action, et si, dans la mesure du possible, chacune suffit à son but, se déclarer content. Or, de faire qu’elle suffise à son but, nul ne peut t’empêcher. — Mais un obstacle extérieur s’y opposera. — Rien ne saurait t’empêcher d’être juste, modéré, réfléchi. — Mais, peut-être, une autre forme de mon activité s’en trouvera entravée ? — Mais en accueillant allégrement cet obstacle et en te reportant de bon cœur à ce qui t’est donné, tu feras place aussitôt à une autre façon d’agir qui s’accordera avec le plan de vie dont il est question."

Livre 10, 12, le but dont il est question c'est celui de la vertu je pense :
"Quel besoin de faire des conjectures, lorsqu’il t’est possible de voir ce qu’il faut faire, et, si tu le distingues, de marcher vers ton but, paisiblement et sans regarder en arrière ; si tu ne le distingues pas, de t’arrêter et de recourir aux plus sages conseils ?"


Différence avec l'utilitarisme


Dans le stoïcisme, une action doit être faite en accord avec sa nature d'être humain. Qu'est-ce que la nature d'un être humain ?
-la recherche de la liberté.
-la sociabilité avec les autres hommes.
-accomplir ses devoirs, travailler pour sa communauté (voir également hutterites sur ce sujet).
-être raisonnable, surpasser ses instincts animaux.
-ses capacités physiques et intellectuelles (une nature d'athlète par ex).
-rechercher le bonheur.

Ce n'est pas quelque chose d'inné ("nous avons besoin d’instruction pour apprendre à mettre d’accord avec la nature", Manuel, 4). Néanmoins d'après Epictète (Manuel, 35) nous avons tous des notions instinctives sur le bien, le mal, la beauté, la laideur.

Livres


A Guide to the Good Life (W.B. Irvine)


Résumé du soïcisme que le gars réinterprète un peu (trop) à sa sauce et raconte sa vie, son expérience personnelle à le mettre en application. Bien pour les débutants où ceux qui veulent juste les conseils sans approfondir.

Quelques choses que j'en ai retenu :

-La philosophie se développe en démocratie car on a besoin de savoir convaincre. C'est pour cela qu'il y avait toutes ces écoles qui apprenaient la logique, les débats...

-Pour le pas vivre n'importe comment et s'égarer dans tous les sens l'auteur pense qu'il est important d'avoir une philosophie de vie. "Comment mener sa vie" n'est pas forcément très marqué dans les religions.

-Le stoicisme insiste sur l'entraide sociale, la participation à la communauté. Chez les chrétiens les Hutterite font un ça également.

-Le jardin d'Epicure était un vrai jardin potager.

-L'école cyréanique (Aristippe de Cyrène) faisait du plaisir des sens l'objectif de la condition humaine, il fallait saisir toutes les opportunités pour ressentir du plaisir. Les cyniques se contentent du minimum possible, en éliminant tout le superflu (confort matériel mais aussi conventions sociales) on peut devenir heureux, car on se satisfait de ce que la nature nous a donné. "Les hommes mauvais suivent leurs désirs comme des servants obéissent à leur maître".

-Les stoïques sont d'accord avec les cyniques, le confort n'est pas important pour atteindre le bonheur néanmoins c'est préférable. Attention à ne pas devenir esclave de ses possessions : pouvoir s'en séparer à tout moment.

-La nature nous a fait raisonnable et sociable, il faut appliquer ces 2 choses.

-La tranquillité, la paix de l'esprit ce n'est pas être un zombie. Dans le stoïcisme, d'après Irvine, on veut supprimer les négatives et garder les émotions positives (en particulier la joie).

-Le livre donne des techniques stoïques comme la "visualisation négative" : imaginer le pire pour s'y préparer. Par exemple si on va acheter du pain, imaginer ne pas avoir d'argent, que le vendeur soit méchant, qu'on se fasse écraser par une voiture etc. A force de penser à des choses négatives on apprécie le positif. C'est aussi ça selon l'auteur signifie "vivre chaque jour comme si c'était le dernier" (à mon avis les stoïque utilisent cette expression pour dire qu'on doit vivre vertueusement en permanence) et contempler sa mort prochaine. Autre exercice du même type, pratiquer une pauvreté forcée.

-L'auteur parle de dichotomie du contrôle, c'est à dire des choses sur lesquels on a une influence et d'autres non, puis immédiatement introduit une idée de trichotomie : influençables / un peu influençable / pas du tout influençable. Et là pour moi il se barre en couille, car non seulement il invente sa trichotomie mais en plus il se plante dans sa compréhension de la dichotomie. Pour résumé son erreur, ce n'est pas "en notre contrôle" mais plus "nous". Une meilleur traduction serait "ce qui est à nous c'est..." plutôt que "ce qui est en notre contrôle est...".

-Il dit que l'important n'est pas de gagner un match de tennis, on a aucun contrôle dessus, par contre on a un contrôle sur les efforts qu'on fait. Je ne suis pas sûr qu'il ait raison, je ne suis pas sûr qu'on ait non plus un contrôle sur les efforts qu'on fait, vu que le stoïcisme croit aussi au déterminisme.
Il voit ça comme ça : 1)on contrôle totalement notre volonté à jouer en étant le meilleur possible, 2)on contrôle un peu le résultat du match en s'entrainant et avec notre volonté, 3)s'il y a un tremblement de terre on ne contrôle rien. Mais il y a juste besoin de 1) on contrôle notre monde intérieur et on veut participer le mieux possible à notre travail social. 2)on a pas de contrôle sur le déroulé/le résultat.

-Pour savoir combien de personnes sont jalouses de toi, compte tes admirateurs" disait Sénèque.